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Il y a des médecins qui ont été jugés inaptes à exercer leur profession mais qui ont néanmoins pu se faire employer dans nos hôpitaux. Ils ont été embauchés alors qu’ils avaient échoué à l’examen de passage prescrit par le Medical Council.
D’autres ont été plus chanceux. En dépit de la loi instituant l’examen de passage, Ils ont bénéficié de dérogations leur donnant un accès direct à la Fonction publique. «Leur niveau n’a pas été évalué avant qu’ils puissent exercer dans les hôpitaux» s’insurge le Dr Baboo Servansingh, président du Medical Council (Voir l’express d’hier).
Environ 150 médecins sont concernés par cette dérogation accordée en janvier 2014 par l’ancien gouvernement. C’était comme si dans une course d’obstacles, l’on abaissait les haies tout simplement parce qu’elles sont infranchissables pour certains participants. Seulement, ici, on ne parle pas d’athlétisme mais de la santé de la population.
La formule du président du Medical Council ne manque pas d’ironie : «C’est un filtre qui marche lorsqu’il est appliqué». Il fait référence à cet examen qui devrait laisser passer les seuls médecins compétents et bloquer les «docteurs poules».
Cet examen censé valider les diplômes de médecine est indispensable à Maurice. Car, chez nous, les aspirants praticiens sont issus d’institutions de niveau très inégal. De la Roumanie à la Chine en passant par l’Ukraine, ils sont nombreux les pays qui accueillent nos jeunes pour des études de médecine.
Pour mieux mesurer la pertinence de cette épreuve imposée par le Medical Council, il faut savoir que lors de sa première édition, seulement 11 internes étaient reçus sur 13. Avec la dérogation, les recalés ont cependant été repêchés.
Dans beaucoup de pays occidentaux, un médecin ayant des diplômes étrangers ne peut exercer sans passer un examen. En Inde le gouvernement envisage de rendre obligatoire un examen de passage à tous les médecins, formés à l’étranger ou non. (Voir Govt plans exit exam for MBBS doctors, Times of India, 1er juin 2015).
Il reste à l’Ordre des médecins de convaincre le nouveau gouvernement que la qualité des médecins devrait avoir priorité sur la médecine hi-tech.
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