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Mode nettoyage

5 juin 2015, 07:31

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Ces fonctionnaires du ministère du Logement et des terres ont lieu de s’inquiéter. Au mieux, ils sont accusés de laxisme. Au pire, ils sont soupçonnés de corruption. Ils ont autorisé la vente de maisons NHDC à Trou-aux-Biches à des acheteurs qui n’étaient pas éligibles au logement social. Le ministre Showkutally Soodhun annonce, après une enquête interne, que des sanctions vont tomber.

 

Le pays étant en mode nettoyage, on peut espérer que ces menaces ne sont pas des propos en l’air. En tout cas, s’il entend rompre avec les mauvaises pratiques du passé, le ministre Soodhun doit s’assurer que cette affaire suive son cours jusqu’à son aboutissement naturel.

 

À Maurice, les fonctionnaires qui monnayent leur pouvoir discrétionnaire se tirent d’affaire dans la plupart des cas. Les scandales les impliquant intéressent beaucoup moins l’opinion publique que ceux mettant en cause des dirigeants politiques. De ce fait, leurs méfaits font du bruit pendant une brève période puis tombent dans l’oubli. Ces officiers suspendus réintègrent alors leur poste dans l’indifférence générale et sans subir de dommage.

 

Pourtant, de l’inspecteur sanitaire qui réclame des pots-de-vin pour ne pas dresser des procès-verbaux au cadre administratif de la NHDC qui octroie des faveurs à des non-méritants, les fonctionnaires véreux font un tort immense au pays. Nous ne pouvons qu’espérer qu’ils ne vont pas bénéficier pour toujours de l’impunité qui a été, pendant longtemps, la règle.

 

Profitant du fait que le public se passionne du patrimoine des seuls dirigeants politiques, les commis de l’État peuvent tranquillement amasser des fortunes considérables. De manière générale, ils ne risquent pas d’avoir à affronter des procès. Ils sont doublement protégés. D’abord par leurs parrains politiques. Ensuite par une législation molle qui ne donne pas aux autorités les moyens d’agir.

 

La loi sur la corruption est très restrictive. Elle ne donne pas à la commission anticorruption le pouvoir d’enquêter sur un présumé corrompu qui étale sa richesse de façon ostentatoire. L’ICAC doit d’abord réunir les preuves d’un délit de corruption avant d’intenter des poursuites.

 

L’alliance Lepep avait promis d’amender la loi pour imposer aux hauts fonctionnaires la déclaration de leurs avoirs. Cette mesure peut réduire l’impact de «la monnaie dithé».