La réussite de l’alliance Lepep aux municipales n’est pas une surprise. Les baromètres d’opinion indiquaient déjà une cote élevée d’approbation de l’action gouvernementale.

C’est l’ampleur de l’échec du MMM qui était inattendue. Il vient de subir la pire humiliation de son existence. Pour la première fois de son histoire, il n’a pas pu faire élire un seul de ses candidats à une élection municipale.

Les regards se tournent donc désormais vers le futur de ce parti. Il est descendu si bas que s’il ne remonte pas la pente rapidement, il disparaîtra. Or, pour se redresser, il n’aura d’autre option que de mettre sur le tapis ce à quoi tous les cadres du parti pensent mais que personne n’ose dire : Paul Bérenger est un handicap pour le parti.

Cela ne sert à rien de chercher des faux-fuyants. Le MMM ne peut pas, cette fois, trouver des boucs émissaires et invoquer l’effet repoussoir de Ramgoolam comme en décembre dernier. Le leadership du parti doit faire l’objet d’un débat interne. Si tant est que la culture du débat fasse encore partie des valeurs du MMM…

Certes, le score de Lepep confirme l’acceptation de la politique menée par la majorité depuis décembre dernier mais il traduit surtout un refus marqué de Bérenger. Ses zigzags, ses on/off et sa trajectoire sinueuse ont fini par donner le vertige à tous ceux qui tentaient de suivre son raisonnement. Beaucoup ont choisi de l’abandonner après son aventure avec Ramgoolam.

Un ressort s’est cassé depuis. Au vu des résultats d’hier, le retour de ces militants est improbable. Pour sauver ce qui reste de son parti, Paul Bérenger doit prendre sa retraite politique. Seulement, ceux qui connaissent le personnage savent qu’il y a peu de chance qu’il lâche le morceau de son propre gré. Au contraire, il risque de s’y accrocher plus fort que jamais. L’initiative doit venir des membres du parti qui peuvent se libérer des attachements émotionnels et entreprendre l’action nécessaire pour la survie du parti.

Paul Bérenger avait déclaré que les municipales de dimanche avaient un enjeu national. Il doit maintenant se montrer à la hauteur de la situation et tirer les enseignements du scrutin.