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Bilan de santé…

17 juin 2015, 03:47

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Malgré le climat d’indifférence générale dans lequel s’opère la campagne électorale, malgré le manque d’enthousiasme dans les manifestations nocturnes en cette période hivernale, malgré le risque de voir l’abstention sortir gagnante des urnes, il n’empêche que le scrutin municipal de ce dimanche 14 juin permettra aux deux blocs traditionnels en lice de mesurer leur force, six mois après la débâcle des uns et la victoire des autres.

 

Pour le MMM, les interrogations sont multiples : (i) Est-ce que son électorat urbain qui l’a boudé lors des dernières législatives, principalement pour dire non à son alliance avec les rouges, reviendra à lakaz mama maintenant que ce parti a retrouvé sa liberté en se débarrassant du boulet Ramgoolam ? (ii) Est-ce que le départ de la bande Barbier-Lesjongard-Gannoo-Ramanow, partie fonder le Mouvement patriotique, aura une incidence sur les résultats de ces élections, d’autant que Kavi Ramano a appelé à voter pour «devlopman de vil parey kouma enn sertin nonb  devlopman ki pe fer dan pei.» Il ne pouvait être plus clair… (iii) Est-ce que l’absence du PTr, avec le mot d’ordre de Ramgoolam (pris à contre-pied par le rouge Assad Peeroo) de voter contre les partis au pouvoir, profitera aux mauves ? Ce qui a fait dire à SAJ qu’une alians soumarin existe entre Bérenger et Ramgoolam.

 

Autant pour le MMM que pour l’Alliance Lepep, ces municipales-là revêtent une importance capitale, car leurs résultats indiqueront le rapport de force sur l’échiquier politique et donneront une idée de l’état de santé du gouvernement six mois après la prise de pouvoir suivie d’une série de décisions qui vont de l’opération netoyaz à celles liées à la polémique affaire BAI (devenue définitivement un sujet de campagne électorale) et aux tribulations de l’ancien Premier ministre.

 

Ce qui explique l’exercice de communication de SAJ jeudi dernier, à travers une conférence de presse bilan visant à appeler les citadins à faire confiance à son équipe tout en réaffirmant sa volonté de réaliser ses promesses électorales, et en ajoutant que les Mauriciens sont trop impatients. Et il n’a pas tort. Six mois après les dernières élections, le feel good factor du premier trimestre de l’année n’est plus ce qu’il était. Aujourd’hui, beaucoup attendent la concrétisation, qui tarde à venir, de certains engagements pris par ce gouvernement.

 

C’est dire si ces élections ont valeur de test pour l’Alliance Lepep qui entend donner vie à son scénario rêvé : ravir les cinq villes. Une éventuelle victoire franche lui donnerait une certaine crédibilité – surtout que le MSM n’a pas toujours été populaire dans les villes et qu’il espère redorer son blason avec l’appui du PMSD et du ML de Collendavelloo qui, après décembre, veut imprimer une nouvelle fois son empreinte dans la ville mythique de l’ancien leader. L’Alliance Lepep, ne lésinant pas sur les grands moyens, veut donc gagner ces élections qui lui permettront de gouverner sans contrainte pendant les quatre prochaines années.

 

En revanche, une victoire de l’opposition serait non seulement une épine dans le pied du gouvernement, mais elle requinquerait le MMM s’il sortait la tête haute de cette bataille. Par contre, il est clair qu’une énième défaite des mauves affecterait ce parti, quoiqu’en dira son leader, et jouerait sur le moral de ses troupes qui pourraient alors être tentées soit par la main tendue d’Ivan Collendavelloo, soit de rejoindre le Mouvement patriotique, soit de se ranger aux côtés de Xavier-Luc Duval. N’a-t-on pas constaté ce vire mam du mauve au bleu chez quelques anciens militants depuis les dernières élections ? Quant aux citadins, ils savent déjà que, malgré les grands discours et les promesses, l’enjeu des élections d’aujourd’hui est tout sauf l’amélioration de leurs villes. Quelle tristesse…

 

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