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Nouveau cap

17 juin 2015, 10:41

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Faut-il revoir la structure de promotion du pays en vue de la mettre au diapason de nos objectifs ? La question se pose sérieusement face à l’enjeu de taille que représente aujourd’hui la relance économique. Jusqu’ici, les moyens déployés n’ont pas donné les résultats escomptés. Une remise en question est donc nécessaire afin d’éviter les erreurs du passé. Pour mieux saisir la portée d’un tel exercice, il est important de s’attarder sur certains faits.

 

Quels sont-ils ? Maurice a progressé dans le classement du climat des affaires (Doing Business Survey) de la Banque mondiale. Le pays pointe désormais au 28e rang grâce au programme de réformes structurelles et administratives mis en chantier en 2006 et qui avait vu l’adoption d’une loi sur la facilitation des affaires. Cette plus grande attractivité a, en effet, permis à la destination d’attirer plus d’investissements directs étrangers (IDE).

 

Les chiffres en témoignent. Le pays a reçu des IDE de l’ordre de Rs 11,4 milliards en 2008, Rs 8,7 milliards (2009), Rs 13,9 milliards (2010), Rs 12,8 milliards (2011), Rs 20 milliards (2012), Rs 9,5 milliards (2013) et Rs 14,2 milliards (2014). Toutefois, l’effet de ces milliards de roupies d’investissements n’a pas vraiment été ressenti sur la performance économique. Il n’y a qu’à voir le taux de croissance qui végète autour de 3,5 %. Même les Rs 20 milliards d’IDE calculées par la Banque de Maurice en 2012 n’ont pas eu d’impact retentissant sur le produit intérieur brut qui n’a progressé que de 3,4%.

 

Comment alors stimuler la croissance et l’emploi ? Un seul constat s’impose : à travers un changement de cap ! Le nouveau président de l’agence pour la promotion de l’investissement, Gérard Sanspeur, semble avoir compris l’impérativité de cibler des investissements pouvant avoir un effet de levier sur la croissance économique.

 

C’est d’ailleurs ce qu’il a confié à Business Magazine dans un entretien cette semaine. «… si vous voulez la quantité on peut vous la donner, mais notre objectif doit plutôt être concentré sur le qualitatif. La qualité de l’investissement est importante. Avant, on avait un système basé que sur le montant du FDI. Et puis il y a toujours un ‘lag’ entre l’investissement et les décisions d’investissement. Les chiffres que nous avons vus ces derniers temps ne m’étonnent pas parce qu’il y a eu beaucoup trop d’accent sur le secteur immobilier, alors que la demande ne suivait pas», a-t-il laissé entendre.

 

L’immobilier justement continue de dominer les investissements directs étrangers qui arrivent à Maurice. Au premier trimestre de 2015, ce secteur a attiré Rs 1,9 milliard, soit plus de 80 % du montant total enregistré.

 

Certes, il n’est pas toujours évident de convaincre les investisseurs potentiels de poser leurs valises chez nous, surtout face à la concurrence dans ce domaine, mais ce n’est pas une raison pour se laisser gagner par la solution de facilité. Hormis les terres du littoral, Maurice a certainement des atouts à mettre en avant. Le BoI en est très conscient mais, comme nous le dit le nouveau président, sans mécanisme pour évaluer les actions entreprises, l’agence risque de perpétuer ses erreurs.

 

«Mesurer l’efficacité des missions d’un organisme tel que le BoI est absolument nécessaire, sinon comment savoir si les actions portent leurs fruits !» Voilà qui est dit !