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Pourquoi MK plane

22 juin 2015, 06:33

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C’est un rituel incontournable. À chaque fois que la compagnie nationale d’aviation aperçoit une accalmie dans le ciel, fût-elle de courte durée, elle se flatte de sa vision, ses valeurs et ses stratégies. Mais, quand le ciel s’assombrit, elle refuse d’assumer ses responsabilités. Elle attribue alors la faute à des facteurs externes. C’est la stratégie de l’autruche. Or, pour avancer, Air Mauritius doit sortir la tête du sable et reconnaître ses erreurs et ses mauvaises pratiques.

 

Les perspectives sont bien sombres pour la compagnie. Elle vient de rendre public son bilan annuel. MK annonce qu’elle a essuyé des pertes considérables pendant l’exercice financier qui s’étend du 1er avril 2014 au 31 mars 2015. En additionnant les pertes opérationnelles et celles que devrait entraîner un hedging désastreux, on arrive au chiffre vertigineux de Rs 1,9 milliard.

 

Mais un malheur n’arrivant jamais seul, MK a subi, la semaine dernière, un autre revers important. Elle a chuté lourdement au classement 2014 des meilleures compagnies aériennes dans le monde. Ce classement, établi par Skytrax, est basé sur les votes de millions de passagers dans le monde. Il compare les transporteurs selon plusieurs critères allant de la qualité des repas à l’accueil à bord. Les résultats du sondage, disponibles sur worldairlineawards.com, ont été annoncés lors du salon du Bourget qui a pris fin hier. MK dégringole du 60e au 69e rang mondial à ce classement.

 

Il faut faire l’effort de chercher les vraies causes de la dégradation de la situation. L’on ne pourra à chaque fois se contenter d’invoquer des prétextes. L’euro, la forte concurrence et le carburant ont bon dos mais n’en abusons pas tout de même.

 

Et si pour comprendre ses mauvais résultats persistants, Air Mauritius se posait des questions sur les problèmes structurels qui la plombent ? Cette compagnie fonctionne comme un département ministériel avec une direction soumise aux ordres du gouvernement. L’interférence des ministres dans la gestion au quotidien de la compagnie finit par provoquer une situation ruineuse de sureffectifs et de personnel sous-performant. C’est classique.

 

Il y a des décisions cruciales à prendre à MK. La compagnie doit changer radicalement de cap.