Publicité

Donnons au rugby mauricien sa chance !

25 juin 2015, 11:34

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Donnons au rugby mauricien sa chance !

Que la discipline collective la plus performante de l’île, tant sur le plan régional qu’africain, soit en même temps l’enfant pauvre du sport mauricien n’est ni plus ni moins que l’exemple parfait d’une situation contradictoire.

 

Les contradictions, justement, sont là non pas pour être prolongées. Ni pour être justifiées. Mais pour être corrigées. Les justifications pour expliquer le peu d’engouement que suscite le rugby mauricien, on en a entendu pas mal. Parmi ces justifications, on cite le plus souvent l’impopularité de cette discipline sur notre sol.

 

Suit cette malheureuse perception que toute aide, toute attention, toute reconnaissance doit être accordée, dirions-nous, au ‘pro rata’ à la cote de popularité d’une discipline. Du moins, la dotation budgétaire aux différentes disciplines semble être calculée, dans une large mesure, selon ce principe.

 

Ainsi, le volley, le basket, le hand et le foot sont, à ce titre, considérés comme étant plus populaires que le rugby. D’où le montant de l’aide financière de l’État que les différentes fédérations respectives citées perçoivent. D’où la place dont elles bénéficient dans la hiérarchie médiatique. Mais tout cela n’estil pas une énorme contradiction ? Car comment des disciplines (y compris le foot malgré la révolution annoncée) qui n’attirent qu’une poignée de spectateurs dans les gradins peuvent être populaires ? Comment se mesure donc la popularité alors ?

 

Elle doit se mesurer uniquement par le nom ! Car, si elle l’était en termes de présence du public dans les gradins, toutes les disciplines citées seraient, dans ce cas précis, bien plus impopulaires que le rugby. Maintenant, si on mesure la popularité en termes d’efficacité de chaque discipline, là aussi le rugby devancerait les autres. Il y a donc quelque chose qui cloche. La situation du rugby ne peut être, à bien y penser, que le fruit d’une mauvaise volonté (ou d’une absence de volonté tout court), qu’autre chose !

 

Cela dit, n’allez pas croire que l’auteur de ces lignes a quelque aversion ou quoi que ce soit d’autre contre quelque discipline. Bien au contraire, étant amoureux du sport mauricien dans son ensemble, il soutient tout projet cohérent qui privilégierait sa progression, son ‘revival’. Rien ne me ferait plus plaisir que de voir les différentes équipes locales représenter notre quadricolore dans les plus grandes compétitions régionales et africaines et même briller ! Mais, le point est qu’une discipline qui fait ses preuves et dont la progression est constante et visible, mérite d’avoir un minimum de reconnaissance. Et de respect. Un traitement et une considération dignes de ce nom. Pour l’État, c’est un devoir de fournir l’aide nécessaire (et pourquoi pas équivalente à celle dont jouit le foot !) au rugby pour soutenir sa progression. Pour le propulser encore plus haut. Il est révolu ce temps où on pensait que le rugby n’était pratiqué que par des gens friqués et n’avait, de ce fait, pas besoin d’aide. Perception erronée mais malheureusement encore entretenue par certains, semble-t-il !

 

Le rugby mauricien a du potentiel. Beaucoup même. Sinon, notre XV national ne se serait pas retrouvé sur la liste des huit meilleures équipes africaines. Aucune autre discipline collective n’occupe un tel classement. Et, les signes permettent de croire qu’on peut faire encore mieux. Il suffit simplement d’offrir au rugby mauricien les moyens, sous toutes les formes possibles, pour lui permettre de s’épanouir.

 

De la part du public n’est demandé qu’un peu d’implication !