Publicité
Réponse d’honneur
Faisant montre de courage, Pravind Jugnauth a annoncé hier sa démission comme ministre des TCI. Il a tiré les conséquences de sa condamnation pour conflit d’intérêts dans l’affaire MedPoint. Il est sorti par la grande porte. C’est une réponse d’honneur qui constitue une exception à Maurice.
Ce n’est pas dans la tradition locale de partir quand les circonstances l’exigent au nom de l’éthique et la décence. Peu de responsables politiques peuvent se prévaloir d’un comportement aussi digne.
Qu’on partage ou non les options politiques de Pravind Jugnauth, il faut reconnaître qu’il vient de donner le bon exemple à la classe politique. Dans les grandes démocraties, les politiciens abandonnent leurs postes dans la dignité quand ils sont reconnus coupables d’un délit. Dans les petites démocraties, ils restent accrochés à leur poste en toutes circonstances. Même quand ils subissent de lourdes défaites électorales de façon répétée.
Nous pouvons également rendre hommage à toutes les autorités qui garantissent le bon fonctionnement des institutions dans le respect du principe de la séparation des pouvoirs.
Le judiciaire a encore une fois donné tort à ses accusateurs malveillants. Cette justice, dont certains ont allégué qu’elle était aux ordres du pouvoir, a rendu, en toute indépendance, un verdict défavorable à l’une des figures de proue de l’exécutif. Il est évident depuis hier que ces allégations de mainmise du gouvernement sur toutes les institutions de l’État sont infondées. Les doutes que l’on pouvait avoir sur l’indépendance des magistrats sont levés.
Il est vrai toutefois que le jugement sèmera le trouble sur le front politique. Pravind Jugnauth était non seulement un ministre influent mais il est, surtout, en orbite pour devenir Premier ministre. L’événement d’hier risque de changer la donne. Quelle que soit l’issue finale de ses démêlés avec la justice, ce coup du sort aura des répercussions certaines sur sa carrière politique.
Le changement le plus significatif qui est attendu cependant, après la démission d’hier, c’est que désormais il y aura un sursaut de dignité parmi la classe politique quand c’est nécessaire.
Publicité
Les plus récents