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Hégémonie
L’histoire récente montre que l’électorat mauricien n’apprécie guère qu’un parti politique étende son influence de manière exagérée sur la vie de la nation. Le vote du 10 décembre dernier condamnait précisément ceux qui avaient voulu contrôler à leur guise les institutions publiques et parapubliques. La leçon n’a pas été retenue. La nouvelle majorité politique affiche les mêmes velléités de domination.
Il y a des signes qui ne trompent pas sur la volonté des dirigeants du pays d’asseoir leur emprise sur le pays tout entier. En particulier, il existe un indice probant d’un tel phénomène dans le secteur de l’audiovisuel. Depuis quelque temps, un mur d’images aux couleurs de l’alliance Lepep sert d’arrière- plan à l’animateur qui présente le Journal télévisé de 19 h 30.
À la MBC, les responsables ne se limitent pas à orienter le contenu de l’information. Ils manipulent également l’image. Non seulement la télévision reste un monopole d’État mais la station nationale devient, en outre, le symbole d’un pouvoir trop envahissant.
Si le décor du JT a été conçu pour mettre en relief la couleur orange, cela devra nous interpeller. C’est probablement un moyen de propagande imaginé par le MSM pour atteindre le subconscient du téléspectateur.
En tout cas, ces images aux couleurs des partis au pouvoir qui sont véhiculées chaque soir par la MBC sont une atteinte à la neutralité des institutions. L’indépendance de la station n’est pas respectée. Demain cela pourrait être le tour d’une autre institution parapublique ou d’une compagnie d’État. C›est ainsi que naît l’hégémonie.
Depuis les législatives et les municipales, il y a une trop forte concentration des pouvoirs entre les mains d’une famille politique. Ce n’est pas bien pour la démocratie. Si on n’y prend garde, des méthodes hégémoniques pourraient s’installer à nouveau dans le pays.
On se rappellera comment d’anciens dirigeants avaient peu à peu glissé vers l’absolutisme. Ils ont commencé par placer leurs pions aux postes de commande dans les institutions nationales
et ont fini par ne plus faire la différence entre les institutions publiques et leur propriété personnelle.
Le rouleau compresseur est à nouveau en marche. Arrêtons-le avant qu’il ne soit trop tard.
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