Publicité

Pour l’apaisement

17 juillet 2015, 07:41

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Après le mélodrame en plusieurs actes vécu hier, le pays se prépare à vivre une nouvelle journée forte en émotion aujourd’hui. Le ton sera donné par une confrontation inédite ce matin. La Cour suprême a sommé le commissaire de police de venir s’expliquer sur le mandat d’arrêt émis contre le DPP dans le sillage de l’affidavit que celui-ci avait signé mercredi dernier.

 

Cette succession d’événements qui étaient loin d’être prévisibles est à l’origine d’une crise institutionnelle. Elle risque d’ébranler la confiance de la population dans l’administration de la justice et, au-delà, le système politique. Une telle crise menace, à terme, la stabilité et les fondements même de la république.

 

L’affaire est complexe et des forces occultes sont à l’œuvre. Seuls quelques esprits réducteurs croient avoir tout compris. Pour ceux qui ont pris la peine d’examiner le problème dans ses moindres détails, il est impossible d’en saisir, à ce stade, les tenants et aboutissants. En tout cas,lorsqu’on regarde l’ensemble du dossier, on réalise que la situation est bien moins claire qu’il n’y paraît à première vue.

 

La visibilité est davantage bloquée par le tourbillon de rebondissements dans lequel le pays est entraîné à la suite de l’affaire Sun Tan. Depuis mercredi, nous assistons à un déballage médiatique de la part de personnages occupant des fonctions publiques vitales. Les uns accusent les autres de mentir. Révélations, attaques et contre-attaques se succèdent. Les mandarins se lancent des accusations tous azimuts de complot. Bref, le sommet de l’État est fortement secoué.

 

Ces querelles sont de nature à susciter un climat de méfiance qui peut faire un grand tort au pays. Il nuit à la sérénité requise pour accompagner le développement économique. L’image que se font les citoyens des décideurs publics se trouve dégradée, il y a une perception de faiblesse de nos institutions et l’optimisme affiché après l’installation d’une nouvelle majorité en décembre dernier cède peu à peu la place à l’angoisse.

 

Pour arrêter cette descente aux enfers et redresser la situation, il n’y a pas beaucoup de voies qui nous restent pour sortir de la crise. La solution passe, inéluctablement, par l’apaisement.