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Quand Ivan déçoit

20 juillet 2015, 08:32

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Ivan Collendavelloo sera moins pardonné que ses collègues de l’alliance  Lepep pour les coups tordus que pourrait imaginer la majorité politique. Parce que nous jugeons plus sévèrement les manquements de ceux dont les exigences morales nous semblent les plus élevées.

 

Ainsi, il est difficile de ne pas réagir face à une conduite qui ne fait pas honneur à Ivan Collendavelloo, un politicien considéré par beaucoup jusque-là comme le gardien de l’éthique et de la décence politiques au sein du gouvernement.

 

Alors qu’un grand nombre de Mauriciens mettent en cause les méthodes de la police dans l’enquête sur le présumé faux affidavit signé par le DPP, le leader du ML, lui, déclare la guerre à Satyajit Boolell. Dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Week-end, hier, Ivan Collendavelloo cautionne les méthodes policières et, sur un ton vindicatif que le contexte ne justifiait pas, il utilise les termes «bizarre» et «rocambolesque» pour qualifier la riposte du DPP.

 

Mais c’est avec un commentaire d’ordre personnel que le ministre dépasse résolument les limites de l’acceptable. Il écrit : «De par son ADN social, tout le monde lui doit le ‘‘sashtang pranam’’ comme nous avons témoigné lors de son exit de la Cour suprême lorsque 50 avocats de son bureau se sont fendus en applaudissements en guise de vénération…»

 

Des propos qui détournent l’attention du vrai problème. Dans ce débat, il est question de procédés qui contreviennent aux règles de l’État de droit. On cherche à comprendre si la police avait raison ou pas de déclencher une enquête express après la déposition de deux ministres aux Casernes centrales. Il est possible de mener cette discussion sur la base de nos lois et nos traditions démocratiques. Pourquoi faut-il faire intervenir, dans ce débat, des critères émotionnels liés aux origines des individus ?

 

Il convient de rappeler que c’est précisément parce qu’il avait érigé en argument politique des détails de nature personnelle au sujet d’Ivan Collendavelloo que Navin Ramgoolam avait suscité le dégoût durant la campagne pour les législatives. Son dérapage était outrageant. Celui de Collendavelloo est pire parce qu’improbable.