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Surpolitisation

27 juillet 2015, 08:45

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La manipulation politique de la haute fonction publique et des institutions d’État est un phénomène qui caractérise la vie nationale. Ceci n’est pas nouveau. En revanche, on constate depuis quelque temps la politisation d’autres aspects de la société jusqu’ici à l’abri.

 

L’exemple le plus flagrant vient du Bar Council. L’action politique qui y est menée par un groupe d’avocats a divisé cette institution en deux camps distincts. Tout en restant à l’écart de l’arène politique et en se donnant des apparences de neutralité, ce groupe défend des positions ouvertement partisanes. Il affirme parler au nom du droit et nie toute affiliation partisane mais, en vérité, défend des causes politiciennes avec virulence.

 

Si ces «avocats engagés» tenaient sincèrement au respect des droits fondamentaux et des libertés individuelles, on les aurait entendus depuis longtemps sur les enjeux nationaux. Par exemple, ils se seraient manifestés à l’époque où la presse libre était étranglée financièrement et le bruit des sabots des policiers se faisait entendre dans les salles de rédaction.

 

Il y a, en outre, la confusion qui résulte du statut d’avocat-parlementaire de Shakeel Mohamed. Bien que, lui, il assume son appartenance politique, il mélange allègrement les rôles.

 

Mohamed peut être à la fois avocat des dirigeants travaillistes et député de l’opposition. Quand il utilise la tribune du Parlement pour s’insurger contre la nomination des «Special Administrators» à la BAI, quelle cause sert-il ? Celle de ses clients ou celle du public ? De même quand il évoquera «l’État policier» ou le «règne de terreur» au Bar Council, le fera-t- il en tant qu’opposant ou avocat ?

 

On imagine mal dans quelle mesure l’apparition de nouvelles formes de politisation envenime la situation dans plusieurs sphères de la vie nationale. Le domaine religieux n’est pas épargné. Les déclarations intempestives du ministre Soodhun sur les banderoles ou encore sur

le Chaykh Khaled en témoignent. Ce n’est guère mieux dans le monde académique. L’université de Maurice, aujourd’hui à la dérive, respire la politique.

 

Du Bar Council au campus de Réduit, on parle que de politique. On en parle partout sauf au Parlement, en long congé.