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Une souffrance en…or
Quoi de plus merveilleux que de porter à son cou une belle médaille d’or superbement gagnée après plusieurs mois, voire même plusieurs d’années de souffrance, de sacrifices et de dur labeur ? En sport tout demande de la détermination et de la patience. Pierre de Coubertin a dit : « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. »
La Rodriguaise Antoinette Milazar nous a démontré, dimanche 2 août au stade de Saint-Paul, qu’elle fait partie de cette poignée d’athlètes qui ont vécu et qui ont connu la souffrance dans le sport. Elle nous a laissé aussi entrevoir ce bel exemple de sagesse et d’humilité qui existe en elle. Elle a prouvé à cette génération d’athlètes que la persévérance et l’assiduité aident à triompher et surtout, à cet âge, à 41 ans.
Bravo ! Elle mérite amplement cette médaille d’or. Il n’y a pas à sortir de là. L’exploit est encore plus beau car, comme c’est une évidence depuis ces dernières éditions des Jeux, les courses de longue distance, c’est surtout l’affaire des Malgaches. Et elle a réussi là où bon nombre d’athlètes ont échoué avant elle.
Il faut remonter bien plus en arrière, en 1990 pour être plus exact, aux Jeux des îles de Madagascar, pour voir la victoire d’une Mauricienne sur une longue distance. Ce fut la grande dame de l’athlétisme mauricien, Maryse Justin-Pyndiah, qui remporta le marathon féminin en 3h02mn36s. Depuis, plus rien…jusqu’à dimanche avec la consécration de Milazar.
Durant toute la semaine et ce jusqu’à samedi, nous verrons défiler devant nous des athlètes en quête de performances et de résultats. Certains sont venus pour espérer monter sur la plus haute marche du podium. D’autres pour gagner en expérience.
Il est cependant triste de constater qu’il y en aura certains qui n’auront même pas la chance de prendre part à ces compétitions car depuis dimanche (première journée de compétition) toute la délégation des Comores a été contrainte de se retirer des Jeux. Une décision purement politique suite au défilé des athlètes, samedi dernier lors de la cérémonie d’ouverture au stade Paul-Julius-Bénard à Saint-Paul. Mayotte avait défilé sous la bannière française, ce qui avait provoqué la colère des Comoriens. Ces derniers avaient même quitté la cérémonie juste après le défilé.
Tant d’efforts et tant de sacrifices pour rien. La déception était grande hier au village pour ces athlètes
comoriens qui devront regagner leur pays d’ici demain. Ils devront laisser leurs amis et voisins des autres îles poursuivre cette grande fête dans cet esprit de ferveur et de franche camaraderie qui s’est instauré depuis le coup d’envoi des hostilités. Gageons que cet épisode ne les démotivera pas et qu’ils garderont ce même engouement pour avancer dans leur carrière sportive.
Avec le retrait des Comores, toute la programmation des Jeux connaîtra du changement. Le COJI travaille ainsi d’arrache-pied pour tout reprogrammer sans que les athlètes ne soient pénalisés. Nos deux sélections de football qui devaient affronter les Comores ont été contraintes au repos forcé. Plusieurs matches ont été reprogrammés, des séries en athlétisme enlevées ou diminuées. C’est toute la machinerie organisationnelle qui a pris un sérieux coup.
Mais bon. Ce qui est fait est fait. Essayons maintenant d’avancer et cela dans la bonne direction pour que justement nos sportifs puissent évoluer dans des conditions optimales dans leur quête du précieux sésame.
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