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Ce n’était pas censé être des Jeux ?

5 août 2015, 09:14

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Les 9es Jeux des Iles prennent une vilaine tournure. Car la politique domine, pour l’heure, l’esprit sportif. Après le retrait regrettable des Comores et l’imbroglio diplomatique qui s’en est suivi, les organisateurs tentent désormais d’apaiser la tension qui couve. Ainsi la décision a été prise hier, par le Conseil international des jeux,  de ne plus faire jouer les hymnes nationaux lors des remises de médailles. De plus, le drapeau du pays des gagnants ne sera plus hissé en haut du mât. À la place flottera uniquement le drapeau des Jeux. Triste spectacle que cette uniformisation qui vient gâcher la diversité de la fête réunionnaise – déjà quelque peu détournée par l’attention médiatique focalisée par le flaperon qui proviendrait du MH 370.

 

L’entretien que nous accorde, en page 4, le ministre mauricien des Affaires étrangères résume bien la difficulté de notre pays à prendre position entre solidarité et réalité économique. Devrait-on soutenir nos amis comoriens qui ont eu un geste antisportif en claquant la porte des Jeux, mais qui par ailleurs restent cohérents avec leur revendication territoriale ? Ou devrait-on condamner Mayotte, qui a violé la Charte des Jeux, en défilant derrière le drapeau tricolore, au risque cette fois-ci, de nous attirer les foudres de la France, l’un des principaux bailleurs de fonds de notre sous-région ?

 

«C’est dommage de constater une telle situation car les JIOI ont été créés dans le but d’instaurer l’amitié et la compréhension mutuelle entre les peuples de l’océan Indien dans l’esprit de l’olympisme. La Charte des Jeux d’ailleurs promeut la coopération régionale», fait ressortir, de la Réunion, leresponsable du service Sports de l’express, Stany Maurice,dans son billet (voir le supplément gratuit).

 

Une note positive à saluer : alors que les responsables politiques sont en litige, dans les gradins, spectateurs et athlètes entonnent, ensemble, les hymnes nationaux pour combler le vide et saluer les vainqueurs. Tout n’est donc pas perdu dans l’indianocéanie, mais il convient de réfléchir sur les premières lignes du Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire, paru en 1950 mais qui reste hélas toujours d’actualité au sein de l’océan Indien : «Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente (...) une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte...» Car, ne nous voilons pas la face, la mondialisation génère, entre les îles soeurs du sud-ouest de l’océan Indien, de bons et de moins bons rapports.