Publicité

Nos «champions» de l’oligarchie politique

8 août 2015, 07:02

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

 Prenons les Jugnauth. Le père est aujourd’hui Premier ministre et le fils est leader du MSM. Tout était bien calé comme plan de succession à la tête du gouvernement. Au bâtiment du Trésor, on allait suivre le même planning familial mis en place au Sun Trust. Mais le jugement dans l’affaire MedPoint, ce scandale politico-familial qui les a envoyés au tapis, est venu tout chambouler. Du coup, le fils, pour que le flambeau des Jeux ne s’éteigne pas, fait tout pour  casser sa condamnation de douze mois de prison. Entre-temps, il a laissé un vide au Conseil des ministres et au Parlement. 

 

Mais qui pourrait le remplacer entretemps ? Quelqu’un du clan familial, bien entendu. Qui d’autre, voyons ?! 

 

Au PTr et au MMM, c’est la même stratégie. Ni Ramgoolam, ni Bérenger ne lâcheront le pouvoir avant de trouver ce proche parent à qui transmettre le témoin. 

 

N’ayant pas d’enfants qui portent son nom, le fils de SSR se retrouve dans un sacré dilemme. Primo, il ne peut pas lâcher les rênes à cause de ses démêlés avec la justice. Deuzio, il n’a jamais ouvertement parlé de succession, puisqu’il ne fait confiance à personne. Quant à Bérenger, malgré de nombreux appels du pied, son fils ayant fait preuve de désintérêt pour le drapeau mauve, c’est, peut-être, vers l’une de ses filles qu’il se tournera... Du moins, c’est ce qui se chuchote dans les rangs du MMM. De manière inofficielle  bien évidemment.

 

 Alors que nos athlètes envoient, de La Réunion, des signaux positifs à nos jeunes malgré les dures épreuves protocolaires et politiques, c’est vraiment navrant qu’à Maurice nos dirigeants à nous essaient encore, et toujours, de perpétuer des réflexes claniques. Ce qui entraîne le pays entier dans le gouffre. Le plus exaspérant, c’est qu’il y a des supporters qui applaudissent, à tout rompre,  les Jugnauth, Ramgoolam, Bérenger, Duval, etc. dans l’espoir de recevoir des médailles une fois leurs ‘champions’ installés sur le podium.

 

*** 

 

Cela commence à faire beaucoup. Après CT Power et Burmeister & Wain Scandinavian Contractor qui traînent nos décideurs devant la justice,  c’est maintenant au tour de Courts Asia de réclamer publiquement des  comptes au gouvernement. Le manque de transparence autour de ces décisions gouvernementales a un impact négatif sur l’image du pays. Cela traduit une mauvaise, pas une bonne, gouvernance. Cette semaine encore, à l’annonce de la reprise de Courts Mauritius par le consortium de David Isaacs, on sentait que les ponts étaient coupés entre Roshi Bhadain et les ‘Special Administrators’ qu’il avait lui-même recommandés à la Financial Services Commission. 

 

Les attaques du ministre à  leur égard, et dans leur dos, étaient annonciatrices du limogeage de Mushtaq Oosman - alors que Yogesh Basgeet a, lui, été épargné. D’une part, ces attaques confirment surtout l’impression que la Financial Services Commission est davantage à la solde du ministre qu’indépendante. Elles nous donnent, d’autre part, le sentiment qu’il fallait un bouc émissaire pour expliquer la confusion autour des emplois à Courts et Iframac  et qu’Oosman a été sacrifié sur l’autel de la ‘realpolitik’. 

 

Mais au-delà du sacrifice et du sacrifié, et malgré tous les discours,  il y a, de plus en plus, un sentiment que ce gouvernement s’en contrefiche  de la bonne gouvernance dans ses actes. D’où sa chute de popularité dans la rue  et ailleurs.