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Dialogue de sourds
La contestation ne faiblit pas à l’encontre du projet hôtelier du groupe Currimjee à La Cambuse. Au contraire, les opposants au projet multiplient les actions pour bloquer la construction envisagée.
Ces initiatives citoyennes auraient pu engager le pays dans un débat sain sur la nécessité de concilier les considérations économiques et la sensibilité verte. Tel n’est pas le cas. Car le débat est faussé dès le départ. L’argumentaire des contestataires s’appuie sur une version du projet qui est, selon les promoteurs, totalement erronée. Du coup, c’est un dialogue de sourds qui s’est installé entre les deux.
Le démenti apporté par le groupe Currimjee n’a pas empêché les opposants d’intensifier leur campagne. Réunis au sein d’une ONG qui s’est donné pour nom «Aret Kokin Nu Laplaz», ils ont obtenu une confrontation directe avec les promoteurs de l’hôtel ce vendredi.
Les deux parties sont convoquées à une audience publique par le Conseil de district de Grand-Port. En outre, l’ONG a sollicité une intervention de la présidente de la République contre ce projet.
L’ONG affirme qu’avec ce projet, la plage publique de La Cambuse serait amputée de deux arpents. Faux, rétorquent les promoteurs. Le site du Chaland Resort n’empiète nullement sur la plage publique. Les contestataires soutiennent que l’écosystème du parc marin de Blue-Bay se dégradera davantage. Le groupeCurrimjee, lui, explique que pour protéger le parc marin, une station d’épuration traitera non seulement les eaux usées du complexe touristique mais également celles provenant des infrastructures publiques avoisinantes.
La liste des contradictions est longue. Pourtant, il devrait être facile de consulter le document officiel contenant les détails précis du projet.
Il est tout de même surprenant que certains «détails» du projet aient échappé à quelques protagonistes. Par exemple, ils ignorent que Le Chaland Resort créera 300 emplois directs et 600 emplois indirects. De plus, un investissement étranger direct de Rs 310 millions est attendu pour ce projet qui coûtera au total Rs 2,7 milliards.
Les ONG ont raison de dire que le critère vert est un facteur important dans la mise en oeuvre de tout projet d’envergure. Mais elles ne sont pas les seules à le penser. Les investisseurs qui prônent un développement durable le savent aussi.
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