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L’école (cruelle) est finie

18 août 2015, 12:44

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La présentation officielle du projet de réforme de l’éducation s’annonce sous les meilleurs auspices possibles. Un large consensus se dégage déjà autour de ses lignes directrices. Ceci est exceptionnel car les précédentes réformes dans ce secteur sensible ont toujours été précédées de vives controverses.

 

La mise en oeuvre du cycle de neuf ans de scolarité obligatoire, qui est préconisée par les auteurs de la réforme, ne devrait rencontrer aucun obstacle. Le projet a recueilli l’accord de la commission de l’éducation du MMM ainsi que celui des principaux dirigeants syndicaux du primaire. Même si le porte-parole du MMM, Steeve Obeegadoo, a exprimé quelques réserves sur les aspects encore mal explicités du projet, il a néanmoins promis le soutien du principal parti d’opposition à la réforme Dookun-Luchoomun.

 

Cette volonté quasi-unanime de faire évoluer notre système éducatif est une chance historique. Il ne faudrait pas la gâcher. De Kher Jagatsingh à Leela Devi Dookun-Luchoomun, tous les ministres de l’Éducation de l’île Maurice indépendante – à l’exception de Dharam Gokhool – ont essayé de transformer le système mais ils ont buté contre des forces rétrogrades. Des forces qui défendaient tout, de l’élitisme aux intérêts financiers des instituteurs, mais qui ignoraient les intérêts de l’enfant mauricien.

 

Il était important d’en finir avec un système qui condamne à l’échec plus de 40 % des enfants. Un système qui réduit l’éducation à une course impitoyable vers les A+ et le millier de places disponibles dans les collèges dits nationaux. Un système entièrement conçu pour former une élite plutôt que de viser le développement intégral de l’enfant.

 

Une des inepties du système actuel consiste à vouloir mesurer l’intelligence des gosses à 11 ans. Or, depuis Piaget, les pédagogues savent que ce n’est que vers 14-15 ans que l’enfant entame l’étape finale de son développement. Avant cet âge, il faut stimuler les intelligences et non pas les étouffer en engageant l’enfant dans une «rat race». Avec la réforme, la sélection se fera en «Grade 9», à l’âge de 14 ans précisément.

 

Avant d’en arriver là, la voie a été parsemée d’embûches. Mais nous pouvons dire aujourd’hui que le pays les a surmontées toutes.