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Les fidèles sont avertis

25 août 2015, 09:39

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C’est une première à Maurice. Le directeur-général d’un service public a été limogé pour mauvaise gestion. Dans un pays qui enregistre un grand retard par rapport aux pratiques de gestion des affaires publiques, le signal est fort.

 

Jusqu’ici, les responsables des entreprises publiques ou parapubliques n’avaient pas à se soucier du critère de performance pour demeurer à leur poste. Le résultat de leurs actions ne comptait pas. Seule leur fidélité envers leurs maîtres politiques déterminait la  continuité ou pas de leur mandat.

 

Dans le cas de Pritam Parmessur, clairement le gouvernement a dérogé à la pratique habituelle. Vendredi dernier, le ministre de tutelle, Roshi Bhadain, a porté le dossier devant ses collègues ministres et fait la démonstration que la performance du n°1 de la MBC ne répondait pas aux attentes du gouvernement. Même s’il a été nommé sur la base de sa loyauté partisane, le sort de Pritam Parmessur était réglé. Son bilan de huit mois n’était pas satisfaisant.

 

Donc, aujourd’hui, il est possible d’être sanctionné pour incompétence. Ce qui indique qu’une nouvelle méthode de gouvernement est en train de s’installer. Ce changement laisse présager d’autres améliorations concernant les questions de gouvernance.

 

Il faut corriger, par exemple, l’anomalie qui consiste à donner aux nominés politiques qui se trouvent à la tête des institutions nationales beaucoup de prérogatives mais pas de responsabilités. Ceux qui sont responsables, ou coupables, d’erreurs de gestion devront payer pour leur faute.

 

Suivant la procédure actuelle, tout manquement conduit à une interdiction temporaire ou définitive d’exercer. Sans plus. Il n’y a jamais de sanctions pécuniaires, même quand l’État a subi un préjudice financier considérable.

 

Il est difficile de comprendre comment des mandarins peuvent s’exonérer de leurs responsabilités quand leurs erreurs coûtent des milliards. On se souviendra notamment de l’exercice de «hedging» pratiqué par Air Mauritius et la STC. Plus récemment, nous avons connu l’effondrement de la Ring Road et celui d’un tronçon de l’axe Terre-Rouge–Verdun.

 

Que l’affaire Parmessur soit suivie ou pas par d’autres évolutions, déjà, elle signale la fin de la lune de miel entre les partis au pouvoir et leurs fidèles nommés à des postes de responsabilité.