On assiste à une rentrée politique plutôt agitée. Les événements se succèdent à un rythme inhabituel pour une période aussi éloignée des échéances électorales. L’enjeu de cette fébrilité semble être le retour de Navin Ramgoolam sur le champ politique.

Neuf mois après sa déconvenue électorale, confronté à une dizaine de charges provisoires, le leader du PTr garde espoir. On l’a vu, dimanche, à Sébastopol. Face au petit groupe de partisans venus l’acclamer, il avait l’allure d’un combattant prêt à tirer sur la cible. Mais comme le prétexte de sa sortie publique avait un caractère religieux, il s’est gardé de tenir des propos trop agressifs.

Cet échauffement a servi à mobiliser ses troupes pour le premier test grandeur nature auquel se livrera bientôt Navin Ramgoolam. Il rassemble tous ses partisans à Kewal Nagar le 20 septembre pour célébrer les 115 ans de la naissance de son père. L’exécutif du PTr prépare avec grand soin ce qui est présenté comme le come-back du leader.

En fait, il a déjà remporté une première victoire en surmontant le challenge interne qu’incarnait Arvin Boolell. Il a pris le dessus sur son rival, grâce à ses fidèles dont Anil Bachoo, et a entamé dès lors sa reconquête du pouvoir.

On a pu penser qu’il ne se relèvera jamais car il n’aura pas assez d’énergie pour survivre politiquement à l’épisode des coffres-forts mais son entourage a une lecture différente de la situation. Ce n’est pas sans raison que le groupe proche de Bachoo, qui a dû tâter le pouls de l’électorat rural, a estimé qu’en dépit de ses revers récents Ramgoolam a plus de panache que Boolell. Ce groupe est convaincu que le leader en exercice représente une meilleure garantie de rebond électoral pour le parti que quiconque.

Si un Ramgoolam réhabilité parvient à rassembler disons 5 000 partisans à Kewal Nagar, il aura fait la démonstration qu’il a redressé sa cote de popularité. À partir de là, tout peut arriver. Des idées d’alliance vont commencer à germer au sein de la classe politique.