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Débat électrique

14 septembre 2015, 06:33

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Paul face à Ivan. Une telle affiche, un vendredi soir à la télé, est désormais imaginable – l’audiovisuel public accueille des opposants maintenant. Ce serait l’occasion rêvée pour un débat survolté sur une question qui reste trop technique, la situation énergétique du pays.

 

Depuis quelque temps, politiciens, experts et pseudo-experts nous entraînent dans les méandres des mégawatts et négawatts quand ce n’est pas celui des black-out et brown-out. Tout le bruit autour du rapport de la Banque mondiale sur la production d’électricité n’a fait que nous enfoncer davantage dans l’obscurité. Ce n’est pas une situation saine. Elle génère des inquiétudes.

 

Le problème est à deux volets. D’abord, la production électrique risque d’être inférieure à la demande dès le début de l’année prochaine. Il y a un train de mesures à élaborer pour remédier à ce déséquilibre qui surviendra au cours des années 2016-17. Ensuite, il y a des solutions durables à trouver pour le moyen terme, c’est-à-dire à partir de 2018.

 

Pour ce qui est des deux prochaines années, le leader de l’opposition estime que le gouvernement dispose d’une marge de manoeuvre très réduite. Il semble avoir raison. L’achat de quatre moteurs pour la centrale thermique de St-Louis s’avère un processus long et parsemé d’embûches juridiques. Vu la nature aléatoire de ce projet, le ministre de l’Énergie, Ivan Collendavelloo, doit révéler son plan B en cas d’imprévu.

 

En revanche, sur le moyen terme, le gouvernement a une idée claire de ce qu’il souhaite. Une centrale thermique, construite à Les Salines, devra être opérationnelle en 2018. Comme combustible, elle utilisera le diesel mais passera très vite après au gaz naturel liquéfié. Or, les investissements requis, notamment pour le stockage du gaz, sont considérables.

 

Le financement et le calendrier des projets envisagés ne sont pas clairs. Si le leader de l’opposition interrogeait le ministre de tutelle, sur un plateau de télévision, l’opinion pourrait juger s’il y a un plan crédible ou pas. En attendant, les discours alarmistes vont brouiller le débat.