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Rechercher l’efficience

20 septembre 2015, 15:17

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Rechercher l’efficience

En l’espace de trois semaines, le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, a réussi à replacer l’économie au centre des priorités nationales. D’abord avec l’Economic Mission Statement, ensuite avec la réunion du comité mixte gouvernement-secteur privé. Deux initiatives qui ont permis de prévenir une dégradation du capital confiance acquis à la faveur des dernières consultations populaires et fragilisé par la gestion de l’affaire BAI.

 

Grâce à la première rencontre public-privé, le chef du gouvernement a fait d’une pierre deux coups : insuffler à l’intendance le sentiment qu’il veillera personnellement à ce que rien n’entrave la concrétisation des projets émanant de la communauté des affaires et ce faisant, il s’assure également du soutien d’un partenaire ô combien important pour la réalisation de son programme économique.

 

L’implication personnelle de sir Anerood Jugnauth pour faire avancer les dossiers démontre en même temps à quel point la machinerie est grippée et mérite réparation. Car depuis la réforme de 2006, qui avait abouti à la mise en place de la Business Facilitation Act, le cadre des affaires n’a pas connu d’évolution majeure mis à part quelques petites retouches çà et là. La quasi-stagnation de Maurice dans le Doing Business de la Banque mondiale traduit parfaitement cette situation.

 

Bien qu’un ministère porte également la responsabilité des réformes institutionnelles, il est malheureux de constater que le terme ‘réforme’ semble avoir été biffé de certains discours officiels. Certes, il y a souvent un cratère entre l’annonce et l’action, mais le fait de ne pas en parler suscite des interrogations quant à la volonté d’agir. Cela alors qu’il a été établi qu’une réglementation simplifiée et efficace se répercute favorablement sur le développement économique.

 

À Maurice, des recherches effectuées par la Chambre de commerce et d’industrie ont permis de prendre la mesure de l’impact des coûts de certains indicateurs se rapportant à la conduite des affaires sur le taux de croissance. Rien que sur les réglementations pour la création d’une entreprise, une diminution des coûts de 2,1 % du revenu par habitant à 1,1 % permettrait au pays d’augmenter son produit intérieur brut de 1,7 milliard de roupies au taux de change actuel, soit l’équivalent de 0,4 point de croissance.

 

Alors que le gouvernement souhaite, selon la Vision 2030, augmen-ter la contribution du secteur manufacturier de 18 % à 25 % du produit intérieur brut d’ici à trois ans, il est important de porter à l’attention du comité mixte qu’actuellement le délai pour qu’une entreprise manufacturière puisse être opérationnelle est de presque huit mois.

 

Si besoin est, cet indicateur vient confirmer qu’il y a encore des freins importants au développement. Des obstacles qui peuvent évidemment être aplanis par les Fast-Track Committees mais qui vont certainement resurgir une fois la garde baissée.

 

Il est donc nécessaire de pérenniser toute décision visant à améliorer l’environnement des affaires. Le seul moyen d’y parvenir, c’est à travers l’introduction d’une nouvelle vague de réformes afin de rationaliser  les procédures entre les différents départements gouvernementaux. Pourquoi pas un guichet unique avec des règles bien définies pour l’octroi de permis et autres paiements de frais administratifs ?

 

Il est temps d’y songer sérieusement. Autrement, le Premier ministre va se retrouver à courir systématiquement derrière les exécutants pour faire bouger les choses.