Pour ne pas s’user, un homme politique ne peut exercer le pouvoir pendant très longtemps, affirme la sagesse populaire. Mais le parcours de Xavier Duval a de quoi confondre cette croyance. Celui-ci est resté presque continuellement à un poste élevé de la hiérarchie gouvernementale au cours des dix dernières années. Cependant, il n’arrête pas de monter dans les sondages.

Le mois dernier, au tableau de la personnalité préférée des Mauriciens, il arrivait en tête devançant de peu Anerood Jugnauth. DCDM Research, qui avait réalisé le baromètre d’opinion, fait alors remarquer que Duval est la seule des personnalités du gouvernement à afficher un gain de popularité. Il réédite sa bonne performance lors de l’exercice d’évaluation des ministres réalisé par les rédactions du groupe LSL. Il se classe en tête, devançant le Premier ministre, quand les ministres sont notés selon le critère de la performance générale.

L’on peut se demander ce qu’il y a derrière cette résilience de Duval. Il a appartenu à une équipe dont l’image continue à s’écorner au gré des scandales qui sont déterrés chaque semaine mais, lui, reste intouchable.

Une explication tient au fait qu’il est parvenu à convaincre l’opinion publique qu’il faut le dissocier du groupe qui était aux affaires entre 2005 et 2014. Pour y arriver, il a soigné son image d’homme intègre. Aujourd’hui, sa probité n’est pas mise en cause malgré ses accointances passées. Tout au plus, on peut l’accuser d’un opportunisme de bon aloi.

Au sein de l’alliance Lepep, également, il gère son parcours sans laisser de place à l’improvisation. L’on s’est rapproché dangereusement d’une crise interne en au moins deux occasions. D’abord, quand il a dû céder la tutelle d’Air Mauritius, ensuite quand le MSM lui a accordé un quota restreint d’investitures pour les municipales. Dans les deux cas, il a géré la situation avec habileté et mesure. Son autorité et son image sont intactes. Quant à la chamaillerie autour des banderoles, elle a tourné à son avantage car son adversaire et lui ne boxent pas dans la même catégorie.

Homme de proximité et ministre cherchant à aligner des statistiques flatteuses dans son secteur d’activités, Xavier Duval grimpe dans les sondages. Cela l’autorise à croire à une ascension dans sa carrière politique aussi bien.