À une glissade de Steven Gerrard près, Brendan Rodgers était champion d’Angleterre et entrait dans la légende du Liverpool Football Club. Au lieu de cela, on se rappellera de «l’homme qui aura approché le plus près du titre depuis 1990», comme d’un entraîneur quelconque. Un «loser» de plus diront les plus cyniques…

Il est un fait que Brendan Rodgers a échoué. Parmi les 25 ans d’entraîneurs «non champions» avec le LFC, il n’arrive pas à la cheville d’un Rafael Benitez (Champion’s League 2005), d’un Gérard Houllier (quatre Coupes en 2001) voir même d’un Kenny Dalglish version deux (qui savait au mois galvaniser ses troupes en matches de Coupes).

Que le football est ingrat ! Avec les 31 buts de Luis Suarez, Rodgers a pourtant approché la fameuse «Barclays Premier League» comme personne… Hélas, hélas, un maudit match contre Chelsea a tout fait basculer du mauvais côté et anéantit son bilan…

Le côté obscur a fini par emporter BR malgré toutes ses bonnes intentions. Car c’est bien lui qui a modernisé le vieux Liverpool de papy Dalglish et tonton Hodgson (encore heureux diront certains !) Il a changé le style de la maison en misant sur le football de possession «made in Barcelona», tout en puisant dans le vivier de l’«Academy» pour révéler des cracks comme Jordan Ibe ou Raheem Sterling.

Avec lui, la révolution souhaitée par «Fenway Sports Group» (FSG) a bien eu lieu, mais ne s’est pas traduite dans les faits pour faire des «Scousers», la «winning team» qui joue les premiers rôles en championnat et en «Champion’s League». Les «Reds» sont aujourd’hui une équipe quelconque. En retard sur toutes les grosses cylindrées. Qui ne fait plus peur… Ou qui fait fuir les stars convoitées ! Qui n’arrive plus à conserver ses meilleurs éléments. Qui prend 6-1 contre Stoke ! Ok, ça fait beaucoup…

Mais BR ne peut être le seul fautif. FSG a échoué elle aussi. La pression est désormais sur elle ! Pourquoi aucun ancien ne fait partie du staff (Carragher, Gerrard) ? Première pique… En confiant les rênes de son beau traîneau à un novice comme Brendan Rodgers, FSG a certes permis à un jeune entraîneur inconnu au bataillon de jouer aux apprentis sorciers et de dépenser des millions dans le vide mais elle s’est aussi ridiculisée, décrédibilisée, au point ou les intentions du propriétaire américain John Henry sont critiquées par les fans. Où va le club ? Quelle est sa véritable ambition ?

La réponse à cette double question démontre l’ampleur de la tâche du prochain successeur. La fougue et la talent de Jurgen Klopp ou l’expérience et le pragmatisme de Carlo Ancelotti, les deux favoris au poste ? Quiconque osera relever le défi d’Anfield n’arrivera pas en terre promise. Rodgers a ses torts mais aussi quelques circonstances atténuantes, perdant Suarez, Sterling et Gerrard coup sur coup. Dur, dur de reconstruire après autant de saignées…

Rodgers a fait d’énormes erreurs dans ses recrutements mais il ne lègue pas une équipe de bras cassés non plus. Le prochain ‘sauveur’ aura une bonne base pour travailler mais n’arrivera pas au paradis, même si le club peut faire rêver. Les mêmes problèmes qui ont pourri la vie de Rodgers atterriront sur sa table. Car depuis 1990, à l’heure des bilans, le manager marche souvent seul à Liverpool.

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