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Liberté refusée
C’est l’histoire de l’oiseau qui refuse de quitter sa cage même quand on la lui ouvre. Il refuse de profiter de sa liberté tellement il est devenu méfiant. Ce syndrome s’observe chez les deux partis d’opposition en ce moment.
Tandis que les portes de l’audiovisuel public s’ouvrent aux opposants, interdits d’antenne depuis une dizaine d’années, ceux-ci refusent de se prévaloir de la nouvelle liberté qui leur est offerte.
Le MMM et le PTr ont tous deux décliné l’invitation à un débat télévisé sur l’environnement. Le plateau de l’émission qui sera diffusée demain opposera finalement le ministre de tutelle à des représentants des ONG engagées dans la défense de l’environnement.
Il est difficile de comprendre la frilosité des deux partis d’opposition. Seul le MMM a osé avancer une explication. «Nous avons refusé de participer au débat car nous dénonçons la manipulation de l’information et un exemple est cette émission sur l’affaire BAI. Le MMM ne sera pas partie prenante de cette manipulation à outrance», déclare le secrétaire général du parti, Ajay Gunness.
Ce prétexte ne convaincra pas beaucoup de monde. Si le MMM voulait se battre contre le parti pris de la MBC, il aurait opté pour des actions plus fortes et ne se serait pas contenté du symbolisme de l’abstention. Un parti qui pratique la politique de la chaise vide prend le risque d’être taxé de faiblesse ou de mollesse.
Le MMM n’a pas tort de dénoncer la couverture partisane de certains événements sensibles par la rédaction de la MBC. Ce parti peut également avoir de bonnes raisons de craindre que les émissions de débat tendent plus vers la propagande que vers l’information. Mais la solution ne saurait être l’abstention.
Plutôt que de fuir le débat, l’opposition peut insister pour une révision du format de l’émission afin de garantir l’équité et le pluralisme. Comme pour les émissions politiques diffusées pendant les campagnes électorales, il est possible de réunir les représentants de tous les partis et fixer avec eux les règles de l’émission.
Le débat et l’échange politique sont plus que jamais nécessaires pour décrypter les enjeux complexes auxquels le pays est confronté. À l’opposition de saisir la perche tendue plutôt que de s’enfermer dans le carcan du refus.
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