Xavier Duval est le seul ministre qui a droit, pour l’instant, à un bulletin de notes. Chaque mois, un résultat chiffré permet de mesurer l’efficience de sa stratégie au ministère du Tourisme. Cet indicateur, c’est la croissance des arrivées touristiques.

Dans une ère où la culture de l’audit gagne du terrain, il n’y a pas de raison d’exclure les autres ministres de cette obligation de résultats. Il faudrait soumettre chacun d’entre eux à un exercice d’évaluation semblable. Leur performance doit être jugée à l’aune de critères objectifs et quantifiables.

La Sentinelle a initié, il y a plus d’un an, un exercice allant dans le même sens. Les journalistes du groupe dressent un tableau d’honneur des ministres basé sur des critères comme la maîtrise des dossiers et le leadership. Ce palmarès est plein d’enseignements utiles mais, il faut le reconnaître, ce premier pas a ses limites. Les critères restent subjectifs.

Mieux qu’une perception de journalistes, une notation calculée à partir d’une grille d’évaluation préparée par un cabinet spécialisé dans le management constituera un outil fiable pour juger les ministres. Cette grille se composera de critères spécifiques à chaque ministère.

Par exemple, le ministre de l’Éducation sera jugé au taux de présence dans les collèges durant le troisième trimestre. On saura si les élèves croient davantage aux leçons particulières qu’aux établissements tombant sous le contrôle du ministère. La Santé peut être jugée sur la longueur des files d’attente dans nos hôpitaux. L’efficacité du ministre de la Fonction publique sera mesurée en fonction de l’avancement des réformes enclenchées.

Même le ministre de la Culture aura droit à ses propres critères chiffrés entermes de production artistique. Pour des ministères comme les Finances etl’Agriculture, les critères d’évaluations ont évidents. Bref, il est possible de mesurer, pour chacun d’entre eux, s’ils sont performants ou pas.

Cette pratique existe dans bien d’autres pays. En Grande Bretagne, Tony Blair avait commandé une grille d’évaluation pour juger ses ministres à une équipe de spécialistes dont faisait partie le Mauricien Nishan Degnarain.

Connu pour sa sévérité envers les cancres de la classe, on peut d’ores et déjà imaginer combien Anerood Jugnauth peut s’appuyer sur un classement de ses ministres pour les inciter à mieux faire.