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Éviter la manipulation

19 octobre 2015, 08:59

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Éviter la manipulation

C’est un mot qui ne laisse pas insensible le Premier ministre. À Rodrigues, la semaine dernière, la simple évocation de la «proportionnelle» a suffi pour hérisser un Anerood Jugnauth jusque-là très détendu. Le leader de l’opposition, en revanche, a réclamé lors de ses dernières sorties publiques le passage à un système électoral mixte.

 

Il y a urgence parce que ce n’est pas honnête d’attendre que la configuration de 2019 se précise avant de changer les règles du jeu. La tentation sera trop grande à l’approche des législatives de concocter une formule qui répond à une conjoncture donnée. On a encore en mémoire les jeux tactiques auxquels se livraient Ramgoolam et Bérenger l’an dernier pour réformer notre République.

 

Tout nouveau système restera en vigueur probablement pendant au moins 50 ans. Il est donc fondamental qu’on élabore un système apte à servir le pays et pas un parti.

 

Anerood Jugnauth s’inquiète de l’éventualité d’un mode de scrutin qui «faire majorité vine minorité». Que le Premier ministre se rassure. Aucune des formations politiques majeures ne voudra d’une réforme électorale qui ne respecterait pas le voeu de l’électorat.

 

Le MMM et le PTr souhaitent une dose de proportionnelle limitée à 20 sièges. Un chiffre qui, selon les modélisations effectuées par Rama Sithanen, ne peut, en aucun cas, pervertir la volonté de l’électorat.

 

Loin d’être un «commérage» comme l’allègue le Premier ministre, une dose de proportionnelle viendrait corriger les aberrations du scrutin majoritaire trinominal. Non seulement, il faut en finir avec les 60-0 mais il faut également renforcer la représentativité parlementaire en donnant l’occasion aux courants minoritaires de disposer d’une tribune au Parlement.

 

Dans son manifeste, l’alliance Lepep préconise un seuil d’éligibilité pour les sièges proportionnels de 5 % des suffrages exprimés. Ce qui est une mesure progressiste.

 

Le mode de scrutin actuel a été injuste, tour à tour, envers chacun des grands partis. Ainsi, une bonne réforme ne peut être à l’avantage d’un parti spécifique. Pour y parvenir, il faut ouvrir les consultations maintenant et éviter les risques de manipulation possibles à la veille des législatives.