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Engager le dialogue
La recherche du consensus n’est pas le modèle de gouvernance que préfère Anerood Jugnauth. En règle générale, cela permet d’avancer vite. Mais, quand il s’agit d’élaborer un nouveau système électoral, cela pose problème. La concertation avec les autres partis est alors vitale.
Le Premier ministre a tort de rejeter l’idée d’un dialogue national sur la question. Hier, il a annoncé la mise sur pied d’un comité interministériel pour se pencher sur la réforme électorale. Un comité d’élite composé d’élus appartenant à tous les partis représentés au Parlement aurait été plus opportun. C’est la voie rapide pour avancer vers une formule acceptable à tous.
Il est bien entendu que l’alliance Lepep dispose de la majorité requise pour adopter un nouveau système électoral. Toutefois, elle ne peut ignorer que la réforme du mode de scrutin est un sujet explosif. Le risque de compromettre l’harmonie sociale est grand si l’une des deux formations de l’opposition conteste les recommandations du comité interministériel.
Un comité d’élite permettra, au contraire, aux grands partis de s’accorder sur l’orientation de la réforme avant que le projet de loi ne soit présenté au Parlement.
D’ailleurs, la retransmission en live des débats parlementaires est un exemple récent de progrès réalisé grâce à un comité d’élite. Le président du comité a eu à peine le temps de soumettre son rapport que le Premier ministre est passé à l’étape suivante déjà. Le chef du gouvernement présente une motion à l’Assemblée nationale ce vendredi pour ouvrir le débat.
La réforme électorale est un sujet autrement plus délicat et susceptible de soulever les passions. L’histoire en est témoin. Paul Bérenger aime à rappeler que la première tentative d’introduire la proportionnelle à Maurice remonte à 1956. Depuis, les débats se sont enlisés parce que la question divise trop.
On peut arguer que sous Anerood Jugnauth, les situations ne restent pas figées pendant longtemps. Mais aucun leader, aussi déterminé soit-il, ne peut faire aboutir une réforme électorale sans organiser, au préalable, une large consultation.
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