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Aller jusqu’au bout
Des voix s’élèvent pour dénoncer les manquements et les imprécisions du projet de loi sur les biens mal acquis. Le débat public en cours le démontre amplement : la proposition de Roshi Bhadain n’est pas parfaite. Quelques amendements s’imposent.
Mais même une loi revue et corrigée, qui tient compte des réserves du public, ne constituera qu’une avancée partielle. Pour compléter l’arsenal du dispositif antifraude, il y a au moins deux autres lois qu’il faut adopter.
Le MMM et le mouvement Rezistans ek Alternativ ont, séparément, évoqué la question. D’abord, il faut légiférer pour que la déclaration des avoirs des élus soit rendue publique. De l’autre, il est temps de réglementer le financement des partis.
Ce ne sera pas très difficile de corriger les failles qui ont été signalées à propos des organismes créés par le «Good Governance and Integrity Reporting Bill». Beaucoup craignent une utilisation abusive de la loi. Or, pour rassurer l’opinion publique sur l’indépendance de ces deux organismes, il suffit de rendre obligatoire une consultation avec le leader de l’opposition avant la nomination des membres de l’Integrity Reporting Services Agency et de l’Integrity Reporting Board. D’autres mesures faciles à appliquer ont été proposées, notamment une meilleure définition des catégories de gens ciblés.
En revanche, il est plus difficile d’arriver à un consensus, sur le financement des partis et la publication des avoirs des parlementaires. Ce sont des thèmes autrement plus sensibles mais il faut les aborder. Aussi longtemps qu’ils sont ignorés, de larges avenues resteront ouvertes aux corrompus.
En parallèle, le gouvernement devrait accélérer la mise sur pied de la Financial Crime Commission pour améliorer davantage l’efficacité de la lutte antifraude. Cette instance pourra créer le lien entre les institutions chargées d’enquêter sur les crimes financiers, les Ponzi, la corruption et le blanchiment d’argent. Pour l’heure, elles opèrent de manière disparate et avec peu de résultat.
Un ensemble cohérent de lois fortes et une meilleure coordination entre les agences qui luttent contre les trafics divers. Voilà ce qu’il faut pour garder une longueur d’avance sur les délinquants.
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