Publicité

La démagogie du pouvoir

4 novembre 2015, 07:46

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Le gouvernement gouverne. C’est lui qui décide. Ce principe posé par Anil Gayan ne viole pas les normes de démocratie aussi longtemps que les dirigeants du pays prennent des décisions fondées sur le seul critère de l’intérêt général. Si l’alliance au pouvoir accorde effectivement la primauté absolue à ce critère, alors elle ne doit pas craindre de prendre des décisions impopulaires chaque fois que le bien de la nation l’exige.

 

Or, rien n’indique que dans la saga des Casinos de Maurice, le critère déterminant de la prise de décisions ait été l’intérêt général. Un exercice de redressement avait été envisagé pour sortir la compagnie du rouge. Pourtant, le ministère du Travail a décidé hier de geler la mise à pied des effectifs surnuméraires. Cette décision prolongera d’au moins quelques mois l’agonie des Casinos, une société saignée à blanc par des recrutements clientélistes. La SIC a dû injecter Rs 700 millions dans les Casinos pour les maintenir à flot.

 

Certes, c’est à l’honneur du ministre Soodesh Callichurn d’évoquer des considérations humanitaires. Mais il fallait faire l’effort de trouver une solution qui n’ait pas des conséquences néfastes pour l’intérêt général. En renonçant à la suppression des postes, le ministre aggrave la situation financière des Casinos. Dans de telles circonstances, l’État peut toujours trouver des moyens de réaffecter les employés touchés. On nous a dit qu’il y a des postes vacants et productifs dans les services public et parapublic.

 

Le président de la Casino Employees’ Union s’est empressé  hier de formuler le voeu que la question de licenciement ne revienne plus sur le tapis. Clairement, des intérêts catégoriels s’opposent au bien collectif. C’est au gouvernement d’avoir le courage politique de trancher.

 

Un gouvernement qui succombe trop vite à la surenchère syndicale ou à la tyrannie des ONG opportunistes ou encore aux lobbies des mouvements socioculturels n’est pas un gouvernement démocratique. Il abandonne alors, par mollesse ou par souci de conserver sa popularité, ses prérogatives du pouvoir politique.

 

Cela ne signifie pas que le gouvernement peut gouverner sans écouter la société civile. Au contraire, il faut multiplier les rencontres et les tables rondes pour comprendre les attentes du citoyen. L’essentiel, c’est d’exclure la démagogie du processus de décision.