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Un enjeu qui cache l’autre

6 novembre 2015, 07:26

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Le débat autour de l’avenir des services financiers est relancé. L’opposition a critiqué, hier, l’échec du gouvernement à maintenir les avantages obtenus sous le traité fiscal signé avec l’Inde. Le ministère des Finances a soutenu, lui, dans un communiqué, que le pays doit réduire sa dépendance sur ce traité.

 

À première vue, ce conflit traduit un affrontement entre deux visions divergentes de la stratégie que devrait adopter l’offshore mauricien. Toutefois, on relève que ce débat se déroule sur fond de duel Paul Bérenger/Roshi Bhadain.

 

Déjà, le fait que ce thème soit monté en épingle au point de justifier une conférence de presse du leader de l’opposition indique que le traité fiscal pourrait, après tout, n’être qu’un prétexte. Il sert à attaquer un ministre considéré par l’opposition comme le talon d’Achille du gouvernement. Pour le MMM, l’enjeu est d’ouvrir une brèche dans les rangs de la majorité.

 

Bérenger prend soin, quand il parle du traité indien, de pointer du doigt une cible unique, Bhadain. Anerood Jugnauth est présenté comme un sage apte à réparer les «dégâts». Vishnu Lutchmeenaraidoo trouve grâce à ses yeux parce qu’il aurait proposé une première version satisfaisante du protocole.

 

Si cette manoeuvre s’apparente à un jeu politique, la situation n’est pas si grave. Elle l’est si l’analyse de l’opposition sur l’offshore est vraiment aux antipodes de celle de la majorité. Car, là, on commencera à douter de la justesse de la politique du gouvernement.

 

Pour les dirigeants du pays, notre centre financier doit développer des activités qui ne s’appuient pas sur les traités. Ils veulent faire de Maurice «un hub financier» pour l’Afrique. C’est ce qu’explique la correspondance émanant du ministère des Finances hier. L’opposition, elle, s’accroche aux avantages que nous confère le traité signé avec l’Inde en 1983.

 

La principale faiblesse de l’argumentaire du MMM, c’est que même si l’Inde concède à Maurice les «taxing rights», le traité fiscal deviendra caduc bien vite. Avec l’entrée en opération l’année prochaine du Gujarat International Finance Tec-City, les investisseurs ne seront plus attirés vers notre centre offshore.

 

Ce débat est complexe et cache des enjeux obscurs. Un duel Bérenger/ Bhadain à la télévision peut apporter l’éclairage souhaité.