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Alerte rouge

17 novembre 2015, 08:07

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Plus l’échéance s’approche, plus s’accumulent les craintes de voir le pays plongé dans le noir. Les autorités avaient prévenu qu’à partir du début de l’année prochaine, il y aurait des risques de pannes de courant locales et temporaires. Comme rien n’a été fait, semble-til, pour éviter ce scénario, les inquiétudes demeurent vives.

 

Il y a plusieurs raisons qui ont mené à ce spectre terrifiant de black-out fréquents dès janvier prochain. Elles tiennent d’abord à une mauvaise planification. L’ancien gouvernement a trop tergiversé et aucune nouvelle centrale n’a été créée alors que les spécialistes affirmaient depuis longtemps que la demande rattrapera assez vite l’offre. Ensuite, il y a des facteurs circonstanciels. En début d’année, la consommation est généralement très forte en raison de la chaleur. En outre, la production chute à cette période parce que c’est pendant l’entrecoupe que s’effectue la maintenance des machines.

 

La capacité de production risque d’être davantage fragilisée si les vieux équipements Pielstick datant de 35 ans, ne peuvent pas tenir le coup encore une année. Cela fait longtemps déjà que ces moteurs de la centrale de St-Louis devaient être mis hors service. Entre-temps, l’acquisition de nouveaux moteurs est retardée par la multiplication d’obstacles juridiques et institutionnels.

 

De même, il y a deux projets distincts qui sont envisagés dans la région des Grandes Salines mais qui butent sur des considérations écologiques. Le premier a trait à la construction de cuves de stockage  devant doter la centrale de St-Louis de deux mois de réserve. Le second prévoit la mise en oeuvre d’une centrale à gaz à cycle combiné sur le même site.

 

Dans les deux cas, il y a urgence mais le CEB se voit confronté à un problème concernant la nature du site. Il est situé en bordure d’une zone humide appelée «Wetland».

 

Les experts de la Banque mondiale ont pris conscience de l’urgence de la situation et recommandent dans leur dernier rapport des actions immédiates : «Considering the estimates of the WB team about the time required for the procurement and implementation of the gas turbine plant, the procurement process would need to be initiated by January 2016 at the latest.»

 

Manifestement, le CEB ne pourra respecter le calendrier défini par la Banque mondiale. Même si les impératifs plus larges de l’intérêt public prennent le dessus sur toutes les exigences du comité Ramsar pour la protection des marécages, le pays ne pourra éviter le pire. L’alerte rouge est en vigueur.