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Rattrapés par leur passé

18 décembre 2015, 08:47

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Sonia Gandhi et son fils Rahul pourraient être envoyés en prison par la Cour suprême de Delhi demain. C’est ce samedi que débutent les auditions dans le cadre d’un procès intenté contre le n° 1 du parti du Congrès et son vice-président. Il leur est reproché de s’être enrichis lors d’un transfert d’actions illicite.

Si les deux prévenus maintiennent leur décision de ne pas réclamer la mise en liberté provisoire, ils seront conduits vers le centre pénitentiaire de Tihar, au coeur de la capitale indienne.

À hier soir, la direction du Congrès se prononçait encore contre le paiement de la caution. Ils optaient pour une mise en scène susceptible de donner du sérum au Congrès, sévèrement battu par le parti de Narendra Modi aux dernières législatives. Les dirigeants de l’opposition indienne estiment que la théâtralité de l’opération servira leurs intérêts politiques.

Cet épisode politico-judiciaire qui défraye la chronique en Inde  intéresse les observateurs politiques locaux parce qu’il présente de nombreux points communs avec les événements ayant marqué la scène politique chez nous cette année. Le système juridique indien est toutefois différent du nôtre. Par exemple, il suffit d’une plainte privée pour aboutir à un tel procès. Et c’est la Cour qui décide si la plainte est fondée ou pas, et non un DPP.

En revanche, sur le plan politique, il y a des stratégies qui se recoupent. Depuis que cette affaire a éclaté, les Gandhi, mère et fils, ne cessent de crier à la vengeance politique. Les membres de leur parti leur font écho. Ils se taisent sur le fond du problème mais portent le débat sur le terrain politicien. «Down with dictatorship… Vendetta politics won’t work, the Congress members shouted under Gandhi’s guidance» rapporte le journal Indian Express dans son compte-rendu d’une récente séance parlementaire.

Sonia Gandhi utilise abondamment l’argument émotionnel pour enjoindre ses partisans à faire pression sur les autorités. Quand la Cour suprême décida de rejeter sa demande d’arrêter le processus juridique, elle riposta avec un cinglant : «Je n’ai pas peur. Je suis la belle-fille d’Indira Gandhi.»

Ironiquement, tandis que les deux suspects répètent qu’ils ont confiance dans le judiciaire de leur pays, une grande mobilisation populaire est prévue pour samedi devant l’enceinte de la Cour suprême de Delhi. «An influential section of the Congress leadership ...wanted them to appear in the court with a major solidarity show». Oui, ils veulent d’un show pour confronter la justice.