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En finir avec le plastique

28 décembre 2015, 07:22

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C’est une mesure qui va considérablement affecter notre quotidien. À partir du 1er janvier 2016, il sera interdit d’importer, de produire, de commercialiser ou de distribuer des sacs plastique. L’objectif visé est de lutter contre une source de pollution particulièrement nuisible à notre environnement.

Si cette décision des autorités devrait réjouir les écologistes, elle ne fait pas plaisir aux industriels et aux commerçants. Beaucoup se disent mal préparés à affronter la nouvelle situation. Les industriels parlent de fermeture d’usine, les commerçants se plaignent de l’absence de sacs alternatifs à prix abordables.

Ceux qui se sentent lésés réclament même un moratoire. Leur demande est totalement déraisonnable dans la mesure où la décision de bannir le plastique a été annoncée dans le discours du Budget en mars dernier. Les règlements détaillant la mesure ont été publiés depuis août.

Il est étonnant que les écologistes professionnels, si prompts à manifester pour défendre des dunes de sable ou des chauves-souris prédatrices, n’aient pas mené campagne contre le plastique, si nocif à l’environnement.

Beaucoup de pays voisins, dont Madagascar et l’Afrique du Sud et le Kenya, ont interdit les sacs plastique depuis longtemps. Une île comme Maurice devrait être encore plus sensible à la question que les autres pays de la région. Beaucoup de sacs plastique finissent dans l’océan. La vie marine s’en trouve dégradée. Les coraux s’asphyxient tout comme les cétacés et d’autres espèces de poissons.

En outre, le plastique, un produit non biodégradable, obstrue les drains et est parfois à l’origine des inondations dans les quartiers résidentiels. La durée de dégradation d’un sac plastique varie de 100 à 400 ans.

L’avenir durable, Rodrigues s’en est souciée bien avant nous. Depuis juin 2014, un règlement interdit l’utilisation des sacs plastique dans l’île. La contestation à l’égard de cette mesure était vive. Soutenus par Nicolas Von Mally, alors ministre de la Pêche, les partisans du plastique réclamaient l’abrogation pure et simple de la mesure d’interdiction. Sans le courage politique de Serge Clair, ces mouvements contestataires auraient fait un grand tort à l’environnement de l’île.

Maurice emboîte le pas à Rodrigues, et c’est tant mieux. Mais ferons-nous preuve de la même efficacité dans l’application de la loi ? Serge Clair avait maintenu la pression sur les autorités de contrôle, car il savait qu’en cas de laxisme, les sacs en plastique allaient inonder de nouveau le marché. C’est l’exemple à suivre.