Comme si les menaces de blackout électrique ne suffisaient pas, le profond silence des autorités nous enfonce davantage dans l’obscurité. On n’est pas renseigné sur la situation actuelle de l’offre et la demande, ni sur l’état d’avancement des projets de construction ou de réaménagement de centrales électriques.

Des informations non confirmées ont circulé cette semaine pour faire état des pics record atteints dans la consommation d’électricité. Des pics qui ont été franchis par le Central Electricity Board (CEB) grâce à des moyens de bord. Il paraît que les pointes de consommation ont frôlé dangereusement la limite de production. Cette situation met en évidence la fragilité du système.

Tant les ménages que les industriels ont des raisons de s’inquiéter. Or, il n’y a personne pour leur donner la garantie que la continuité de la fourniture est assurée. L’absence d’informations est tout autant traumatisante que les coupures elles-mêmes.

D’abord, il s’agit de savoir si la marge actuelle dont dispose le CEB est gérable ou pas. Si elle ne l’est pas et que les risques de black-out sont élevés, nous devrions au moins être prévenus. Bien sûr, personne ne peut anticiper les pannes, ni au CEB, ni chez les Independent Power Producers (IPP), mais il est néanmoins possible de communiquer les informations connues pour mieux préparer le public à affronter les éventuelles difficultés. D’autant qu’une psychose s’installe déjà parmi ceux qui savent que certains moteurs se trouvant dans les centrales du CEB ont dépassé, depuis longtemps, leur durée de vie normale et ne sont plus fiables.

Il est utile d’informer le public sur les plans de contingence qui sont mis en place pour  soulager les consommateurs si la demande arrivait à excéder l’offre par ces temps de forte chaleur, donc de grande consommation électrique. Cette communication aura l’avantage de sensibiliser les usagers et de les pousser à réduire, par des réflexes simples, leur consommation d’électricité.

Toujours dans le souci de rassurer le public et de solliciter son indulgence le cas échéant, les autorités doivent sans cesse faire le point sur les projets à moyen terme. Un flou total existe à la fois sur la date de mise en opération des nouveaux moteurs de St-Louis et sur celle de la construction de la centrale thermique de Bain-des-Dames.

Avec un peu de chance, le pays pourrait tenir le coup encore une année et éviter le délestage, mais qui nous dira si le CEB aura les moyens de franchir les pics de l’été 2017 ? Espérons que l’on n’aura pas à attendre la rentrée parlementaire de mars prochain pour obtenir ces réponses.