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La quatrième révolution industrielle et nous
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La quatrième révolution industrielle et nous
Des grands de ce monde, des gourous économiques et des magnats des multinationales discutent depuis hier à Davos de l’état et de l’avenir de la planète économique. Un thème occupe les esprits cette année : comment la quatrième révolution industrielle, avec ses innovations «disruptives», va changer le monde, voire déconstruire les tissus économique et social.
Sur notre petite île on peut bien se demander à quoi ces discussions vont bien servir. Mais suivons le «trend» et soyons attentifs. Les journalistes en savent quelque chose. La numérisation suivie de l’explosion des médias gratuits ont changé l’écosystème même de leur métier. Le modèle économique médiatique a basculé. L’adaptation rapide et le besoin constant d’innover sont devenus la règle. À tel point que le cursus de formation de l’écrasante majorité des universités et écoles de formation était devenu obsolète quasiment du jour au lendemain. Et ce n’est pas fini.
Un séisme d’une pareille ampleur menace de frapper plusieurs secteurs, où l’intelligence artificielle remplacera les cerveaux comme l’automatisation a remplacé les bras. Le secteur bancaire et les intermédiaires dans le monde financier verront venir «un tsunami » prévoit le professeur Klaus Schwab, le fondateur du forum de Davos.
La machine à vapeur a marqué la première révolution industrielle, l’électricité la deuxième et l’électronique la troisième. Notre ère est celle des objets connectés (internet of things) et du big data. Celle de la révolution 4.0.
Les propos du professeur Klaus Schwab, dans un entretien accordé à notre confrère suisse Le Temps (www.letemps.ch) nous alerte en ces termes : «Il faut rendre l’humanité attentive aux grands bouleversements que la quatrième révolution industrielle va provoquer. J’ai pris du temps ces derniers mois pour écrire un livre à ce sujet (…). Quand j’ai commencé au mois de juillet à rédiger, il n’y avait que des petits ruisseaux qui semblaient apparaître. Désormais c’est un tsunami. Digitalisation, impression 3D, Big Data, drones, etc. Tout cela va bouleverser notre société dans ses fondements.»
Cette transformation radicale ne fait aucun doute et ses dégâts se feront sentir sur les économies les plus avancées. Le rapport du World Economic Forum(The Future of Jobs, Employment, Skills and Workforce Strategy for the Fourth Industrial Revolution), publié à la veille de la grand-messe de Davos estime qu’elle met à risque plus de sept millions d’emplois dans les grandes économies.
Ce qui pousse Klaus Schwab à lancer cet appel: «Sans une action urgente et ciblée dès aujourd’hui pour gérer cette transition à moyen terme et créer une main-d’oeuvre avec des compétences pour l’avenir, les gouvernements devront faire face à un chômage en hausse constante et à des inégalités.»
Cette mutation qui s’annonce ne devrait pas nous inquiéter outre mesure. Nous sommes beaucoup à penser que notre petite taille économique nous rend moins vulnérable. Que la distance nous protège de l’épicentre de ce bouleversement. Nous aurons torts, cependant, de ne pas engager la réflexion et de penser que nous sommes un pays béni après tout.
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