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L’offensive de Ramgoolam
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L’offensive de Ramgoolam
Des fenêtres politiques s’ouvrent devant le Parti travailliste. Celui-ci s’apprête à s’en emparer d’ailleurs. Le leader du parti ne l’a pas caché, hier, à l’issue de la réunion de son bureau politique.
Littéralement effondré après sa débâcle de décembre 2014, Navin Ramgoolam disposait, depuis, d’une marge de manoeuvre très limitée. Or, grâce à une conjonction de facteurs favorables, il peut maintenant rebondir. Il a flairé en ce début d’année le bon moment pour se remettre en selle.
Face à la presse, hier, il n’a pas semblé si inquiet que cela pour son avenir. Visiblement, il ne craint pas trop les conséquences de la dizaine de charges provisoires retenues contre lui depuis février dernier. En fait, loin d’envisager de se mettre en congé de son parti pour se consacrer à ses dossiers juridiques, il annonce une série d’actions et d’initiatives.
Son parti va célébrer ses 80 ans, un congrès-anniversaire sera organisé, les cellules régionales du Labour sont réactivées, le leader participera en personne aux congrès qui se tiendront dans chaque circonscription et un procès sera intenté contre la mairie de Vacoas-Phoenix. Vaste programme.
Ce retour significatif sur la scène politique d’un parti hier encore agonisant est rendu possible grâce à un concours de circonstances. D’abord, sur le plan interne, Ramgoolam a su étouffer les velléités d’audace de ses challengers. Ni Arvin Boolell, ni Anil Bachoo, ni Rama Valayden, et encore moins Shakeel Mohamed, n’oseront adopter la posture d’aspirant leader du PTr désormais. Ils sont tous rentrés dans les rangs. Conquérant, Navin Ramgoolam n’a même pas daigné jeter un coup d’oeil sur les statuts du parti rédigés par le comité Faugoo.
Ensuite, il y a les facteurs externes au parti. Ramgoolam tente son coup de force sur fond d’incertitude liée au leadership du MSM. Pravind Jugnauth a pratiquement abandonné le terrain politique depuis six mois.
Finalement, le PTr ne peut que profiter des défaillances du MMM, embourbé dans une crise existentielle. Dans sa structure actuelle, ce parti ne peut espérer, avec réalisme, remporter seul les prochaines législatives. Il va devoir composer avec la «sociologie du pouvoir», prenant ainsi des risques politiques considérables.
Ramgoolam a choisi le meilleur moment de passer à l’offensive. Mais,pour jouer et gagner, mieux vaut ne pas compter uniquement sur les faiblesses de l’adversaire.
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