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Inspirer la confiance

27 janvier 2016, 08:19

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Le message est brouillé. Les dirigeants du pays ont des avis assez partagés sur les perspectives de reprise de l’économie cette année. Certains gardent bon espoir que la croissance sera au rendez-vous tandis que d’autres se montrent soucieux de l’avenir. S’ils ne parviennent pas à s’accorder sur la question, les dirigeants ne susciteront pas la confiance populaire sans laquelle aucune transformation économique n’est possible.

C’est un sentiment de pessimisme qui transpirait dans le discours tenu hier par le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo, à la Customs House, à Mer-Rouge.

Faisant précisément le lien entre l’économie et la confiance nécessaire pour assurer le rebond économique, il a montré des signes d’agacement. «Si la nation remet en doute le projet annoncé dans le Budget 2015, le miracle économique n’aura pas lieu», s’est-il insurgé. Le ministre a une fois de plus déploré l’impatience d’«une nation qui cherche la satisfaction instantanée».

En revanche, il y a quelques semaines seulement, adressant ses voeux à la population, le Premier ministre s’est voulu rassurant à propos de la santé économique  du pays. Anerood Jugnauth s’est déclaré convaincu que 2016 sera «définitivement l’année du redécollage économique». Le ministre du Tourisme prévoit également de bons résultats, du moins dans son secteur. Quant au ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, il n’est pas moins optimiste. Il promet l’ouverture du chantier de Heritage City pour bientôt.

Si l’hôtel du gouvernement émet des signaux conflictuels, ce n’est pas bon pour le moral de la nation. Plus particulièrement cela risque d’affecter l’indice de confiance des investisseurs. Or, c’est là que tout se joue. Pour donner l’impulsion souhaitée à l’économie, il est indispensable de restaurer d’abord la confiance des investisseurs privés.

La dette publique ayant atteint un seuil tel que ce n’est plus possible à l’État d’investir, seul le secteur privé peut faire redécoller l’économie. Les sources d’investissement étranger se sont taries dans une large mesure.

La croissance du futur dépend donc, plus que jamais, du «mood» des agents économiques locaux. Une majorité politique unie parlant d’une seule voix et déterminée à vaincre les blocages des lobbies, syndicaux ou autres, peut améliorer le climat des affaires.