Quand Paul Bérenger annonçait que 2016 sera l’année du MMM, l’on prévoyait un départ fulgurant pour son parti. Or, un mois est passé déjà et le principal parti de l’opposition reste collé aux starting-blocks.

Le problème relève d’abord du manque de lisibilité de l’action du MMM. Personne, ni même à l’intérieur du parti, ne comprend ce que le leader veut faire ou réaliser au cours de cette année. Une grande confusion règne autour de ses objectifs, ce qui compromet les perspectives d’un nouvel élan.

Depuis les événements de décembre 2014, dramatiques pour le parti, la question de leadership est revenue sur la table plusieurs fois. Le MMM disait qu’il allait se réinventer. Paul Bérenger  devait se mettre en retrait, laissant la place à une «intelligence collégiale» ou encore un «super BP». Un plan de restructuration devait être présenté aux militants. Finalement, rien n’a eu lieu. Il n’y a toujours ni feuille de route ni calendrier pour donner une nouvelle vie au parti.

En fait le MMM est retourné à ses anciennes habitudes. Plutôt que de se fixer des objectifs ambitieux, et se préparer à capitaliser sur les revers anticipés du MSM, il se contente de camper dans son rôle d’opposition primaire. Il adopte toujours des positions extrêmes, s’interdisant toute nuance dans ses expressions.

2016 peut être effectivement l’année du MMM, si le parti clarifie ses engagements concernant la relève à la direction et s’il commence à réfléchir sur un projet d’alternance. Ce n’est pas la voie qu’il a choisie. Il se contente de tirer sur tout ce qui bouge. Même nTan n’y a pas échappé. Samedi dernier, Paul Bérenger affirmait, avec sérieux, que «cette version du rapport ne sert à rien» en parlant des conclusions de nTan.

«Le mal est plus profond et exige une remise à plat totale. Le MMM a un fonctionnement vieillot, ses structures sont sclérosées, ses pratiques désuètes et ses méthodes décrédibilisées.». C’est le diagnostic établi par Steeve Obeegadoo dans une interview accordée à l’express-dimanche en mars dernier. Un an  après, les circonstances donnent au parti une chance de se guérir. Il ne lui reste plus qu’à saisir cette chance pour que le MMM réussisse une bonne année 2016.