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La monnaie «dithé»
«Li paraître éna éne système mafieux… Ban délit ki pé vine à la surface zot nombreux.» Ces propos de Nando Bodha, tenus hier, visent la NTA. Le ministre admet enfin ce que tout le monde savait depuis des lustres mais qu’aucun officiel n’osait reconnaître.
Il aura donc fallu attendre que la notion de bonne gouvernance fasse son apparition dans la sphère publique pour que les combines utilisées par les inspecteurs des centres de «Fitness» montent à la surface. Jusqu’ici, les autorités avaient fait semblant de ne pas s’apercevoir du cirque qui s’y déroulait. Ou alors, elles avouaient leur impuissance devant tous ces trafics illicites qui ont lieu à la NTA et qui portent préjudice à la sécurité sur nos routes.
Dans les médias et ailleurs, beaucoup de citoyens ont tenté d’alerter les autorités sur les pratiques frauduleuses à la NTA. En vain. Leurs dénonciations n’ont jamais donné lieu à des enquêtes sur le terrain.
Les policiers affectés aux centres de vérification des véhicules n’ont jamais rien constaté d’anormal. L’ICAC, pour sa part, invoquait une faiblesse du PoCA pour justifier son inaction face aux richesses inexpliquées de bien des inspecteurs de la NTA.
Il ne serait pas étonnant que, dans la foulée de la présente enquête, d’autres fonctionnaires qui ont pour habitude de monnayer leur pouvoir discrétionnaire soient pris dans le filet des autorités. D’autant plus qu’avec la nouvelle loi sur les richesses inexpliquées, ces «inspecteurs» de l’État sont devenus vulnérables.
Les foyers de scandale devraient se multiplier. D’ailleurs, un scandale a éclaté au HRDC presque en même temps que celui de la NTA. Depuis 2003, c’est le HRDC qui effectue à la place de l’ex-IVTB les remboursements pour les cours de formation. Des entreprises ont réclamé – et obtenu – des sommes considérables pour des cours qu’elles n’ont jamais organisés.
Il est vrai que dans ce cas, les fonctionnaires de l’organisme parapublic ne sont pas soupçonnés de complicité par l’ICAC. Tout au plus, à ce stade, ils peuvent être soupçonnés de ne pas avoir procédé aux vérifications d’usage avant d’approuver des paiements.
Il n’en reste pas moins que des allégations ont été faites depuis longtemps contre des entreprises qui sont bénéficiaires de paiements indus. Ces dénonciations sont restées lettre morte jusqu’à cette semaine. Décidément, les miasmes remontent maintenant à la surface.
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