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Le facteur humain

11 février 2016, 07:45

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Est-il normal qu’un simple épisode pluvieux puisse entraîner la paralysie totale du pays ? C’est ce qui s’est passé hier, même si la pointe d’intensité des précipitations était atteinte tôt le matin et que le temps s’était calmé dès midi.

Notre réflexe est d’imputer l’arrêt des activités dans le pays à la nature ou au changement climatique. En fait, le problème se trouve ailleurs.

Disons d’emblée qu’il n’y a pas eu d’excès de prudence de la part des autorités non plus. Devant le constat effrayant des quartiers inondés, des routes coupées et des rivières en crue, la cellule de crise avait raison de demander la fermeture des bureaux et des usines.

En revanche, il est possible d’identifier deux causes évidentes qui sont à l’origine des accumulations d’eau notées après chaque averse.

Cela fait longtemps que le pays a identifié l’aménagement des drains comme le problème prioritaire. L’explication qui est avancée pour rendre compte de l’inefficacité du réseau existant est la cacophonie qui règne au niveau des organismes chargés de la gestion des drains. Ils sont au nombre de quatre : les Collectivités locales, le ministère de l’Environnement, la NDU et les Infrastructures publiques.

La coordination est assurée en principe par une instance connue comme le National Land Drainage Committee. Or, on se souviendra que lors des travaux du Fact Finding Committee présidé par le juge Domah, un Chef de Cabinet avait avoué qu’il en ignorait jusqu’à l’existence.

Ensuite, il y a le comportement irresponsable des citoyens. On a encore vu, hier, des photos de vieux matelas ou de sofas bouchant les drains. Le même incivisme se manifeste à travers la construction de murs qui rendent inopérants des drains naturels.

Finalement, il y a l’irresponsabilité (l’incompétence ?) des ingénieurs, notamment ceux qui conçoivent les ronds-points. Ce sont des lieux à risque. Le ministre Nando Bodha, lui-même, reconnaissait hier que la RDA doit revoir le système d’évacuation d’eaux de pluie autour de ces infrastructures routières.

Les violentes intempéries continueront de s’abattre sur le pays. Fatalement, ils vont occasionner des dégâts. En outre, il y a l’irresponsabilité et l’incivisme. Ce sont là des facteurs aggravants.