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Transversale : La république des joueurs

16 février 2016, 15:09

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La récente nomination de Zinedine Zidane à la tête du Real Madrid traduit une tendance : l’arrivée au pouvoir des anciens footballeurs dans plusieurs grands clubs du monde. Contrairement aux vieux grincheux qui constituaient la référence dans le passé, les nouveaux coaches font souvent l’unanimité auprès de leurs joueurs. Bienvenue dans la république des joueurs.

Dans un monde où ce sont les joueurs qui décident de la destinée de leur entraîneur, où c’est la gestion du vestiaire qui devient la condition sine qua non des bons résultats. Les limogeages ultra médiatisés de Jose Mourinho et Rafael Benitez, à Chelsea et au Real Madrid respectivement, sont à ce titre très révélateurs. Ils traduisent une véritable tendance chez les joueurs : ils sont plus dociles avec quelqu’un qui leur ressemble, avec qui ils ont les mêmes affinités.

Cristiano Ronaldo n’est pas un gamin, il n’apprécie pas qu’on lui dise comment exécuter tel geste technique plutôt qu’un autre ou se coltiner d’interminables séances tactiques. Il est un fait que le ton professoral de Rafael Benitez ne passait plus à Santiago Bernabeu. Les joueurs

en avaient leur claque de toute cette pédagogie et de devoir se plier à des règles strictes et rigides. Avec Zizou, c’est sûr, ils sont enfin libres et le vestiaire plus détendu. Pourtant, ZZ n’est qu’un novice à ce niveau avant le gros test contre la Roma demain.

Dans le même ordre d’idées, Eden Hazard et plusieurs gars de son vestiaire ne supportaient plus la gestion et la discipline de Jose Mourinho à Stamford Bridge. Les méthodes du Portugais sont-elles dépassées ? Difficile de se prononcer, mais ses joueurs en avaient marre en tout cas… Un échec sonore de plus pour Mou, qui s’était déjà royalement cassé la figure au Real Madrid, laissant un vestiaire fissuré.

Le psycho-rigide Louis van Gaal n’en mène pas large non plus sur le banc mancunien. Ses jours y sont plus que jamais comptés. Pour lui succéder, le board de United aura à faire un choix majeur : prendre l’entraîneur 'old school' Mourinho où céder à la tendance des anciens footeux, plus jeunes et plus fashion, Giggs ou Pochettino ? Si ça ne tenait qu’au vestiaire de choisir, il y a fort à parier que Carrick et ses amis préféreraient leur pote gallois…

Le fait est que les anciens joueurs passés de l’autre côté de la barrière ont vraiment fière allure. Jugez sur pièce : Pep Guardiola (Bayern Munich), Luis Enrique (Barcelone), Diego Simeone (Atletico Madrid), Laurent Blanc (PSG) ou des sélectionneurs : Carlo Ancelotti, Antonio Conte, Didier Deschamps, Jurgen Klinsmann… 

Adoubés par leurs joueurs, qui sont même parfois d’anciens coéquipiers, ces nouveaux managers choisissent souvent de mettre le vestiaire dans leur poche en étant plus proches d’eux, à leur écoute, en les chouchoutant. C'est la méthode Ancelotti et elle a fait ses preuves. Pas question de trop faire la morale ou de punir ses gars. Mais cette attitude paternaliste à ses limites...

On constate que la nouvelle génération de joueurs est gâtée et accepte difficilement les ordres du boss (comme David Luiz qui refuse de sortir quand son entraîneur le lui demande au PSG…). Willy Sagnol, très à cheval sur la discipline et à la tête d'un groupe très jeune, en a fait l'amère expérience la semaine dernière avec les Girondins de Bordeaux en Coupe de France (bagarres entre deux joueurs dans les vestiaires).

Et comment occulter Laurent Blanc, accusé de laxisme face aux stars du PSG et de se faire marcher sur les pieds par Ibra and co, selon le désormais célèbre Serge Aurier ? Beaucoup d'éducateurs réagiraient en disant qu'il y a des coups de pied qui se perdent... Pas simple cette 'république des joueurs' ! 

Une véritable jungle avec des codes en constante mutation ou il devient impératif de mettre bon ordre. Pour l'instant c'est un peu chacun son style et tant que ça gagne, pas de vagues... On comprend mieux pourquoi Sir Alex Ferguson, en froid avec Rooney avant son départ à la retraite et fatigué par les nouvelles mentalités des joueurs, a brusquement dit ‘au revoir merci’ à tout le monde. Il avait anticipé le point de non retour qui saute aujourd'hui aux yeux.