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PMSD, le rebranding
Avec le départ du Premier ministre pour l’Inde ce soir, Xavier Duval commencera une nouvelle suppléance au poste de chef de gouvernement. Ce sera pour lui une occasion de plus d’atteindre la taille critique pour endosser le costume d’homme d’État.
En termes de carrière politique, le leader du PMSD est arrivé à la croisée des chemins. Il le sait car il se prépare déjà pour la prochaine étape. Peu à peu, il explore de nouvelles avenues pour son parti.
Ses aspirations sont, somme toute, légitimes. D’une part, il n’a pas cessé de grimper dans les sondages depuis les dernières législatives. De l’autre, tous les indicateurs sont au vert dans son secteur. 2015 a été marquée par un record de fréquentation touristique et tous les espoirs sont permis pour cette année. Ces bons résultats l’autorisent à croire à une ascension dans sa carrière politique.
Ce sont ses récentes sorties publiques dans des régions rurales, d’abord à Barlow puis à The Vale, qui ont donné le sentiment qu’il a revu ses ambitions à la hausse. Son parti cherche à élargir sa base électorale.
Dans un premier temps, le PMSD s’est renforcé en se servant du principe des vases communicants. Historiquement, quand la cote de popularité du MMM baisse, c’est le PMSD qui en profite. Il y a des raisons évidentes derrière ce mouvement presque mécanique. Dans les années 70, une frange de l’électorat avait déserté le PMSD au profit du MMM. En 2014, quand Paul Bérenger mord à l’appât de Navin Ramgoolam, le PMSD récupère son électorat traditionnel.
Au fil du temps, Duval semble avoir commencé à entretenir l’espoir de transformer son parti en une force nationale. Si c’est bien l’objectif que s’est fixé le leader des Bleus, il faut reconnaître que son projet est réaliste et réalisable. Homme de proximité, Duval se forge petit à petit une personnalité consensuelle et susceptible de transcender les clivages ethniques et sociaux du pays. Il a les ressources pour repositionner le PMSD et le doter d’un ancrage national.
Ses adversaires peuvent le taxer d’un opportunisme de bon aloi parce qu’en bon tacticien, il a passé les dix dernières années au pouvoir. Mais, si c’est un dirigeant apte à saisir les occasions de réussite, ce n’est pas plus mal pour le pays.
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