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L’eau 24/7 a un prix

23 février 2016, 08:54

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Dans le secteur de l’eau, le manque de courage politique a eu des conséquences lourdes. Les anciens dirigeants du pays ont hésité à faire payer aux usagers le coût réel de l’eau. Par conséquent, ils ont été incapables de doter le pays d’un système de stockage adéquat et d’un ré- seau de distribution efficace. Ils n’ont jamais trouvé les moyens financiers pour le faire.

On aperçoit, toutefois, depuis peu, le signe d’une vérité et d’une rationalité implacables : le ministre Collendavelloo soutient que sans une hausse de tarifs, l’accès sans restriction à l’eau restera un mirage.

L’eau est un secteur qui souffre de retards considérables. Seulement un réservoir a été construit et mis en opération en un demi-siècle. Environ la moitié de la production quotidienne d’eau se perd à travers les fuites occasionnées par des tuyaux rouillés. Le recours aux nouvelles technologies est coûteux, donc des projets tels que le dessalement ont dû être abandonnés.

Le pays ne possède ni les ressources financières, ni le savoir-faire pour porter le secteur de l’eau à un niveau qui correspond à notre développement économique. Pour sortir de ce piège, il faut d’abord permettre à la CWA de trouver des fonds et améliorer son service. L’étape suivante consistera à attirer un partenaire stratégique qui apportera son expertise et, probablement, du capital.

Le tarif actuel est une anomalie. Le nouveau directeur de la CWA, l’économiste Yousouf Ismael, le dé- montre à travers un chiffre. Pour le prix d’un litre d’eau embouteillée, explique-t-il, la CWA nous offre plus de 3 000 litres d’eau parfaitement potable. Non seulement, ce tarif ridicule prive la CWA de revenus légitimes mais il induit en outre un comportement gaspilleur.

Les campagnes officielles visant à encourager une consommation plus responsable n’ont eu aucun effet. Il faut toucher au porte-feuille quand la sensibilisation ne marche pas.

Si une hausse des tarifs intervient, il faut s’attendre à beaucoup d’agitation. Les populistes trouveront là un terrain idéal pour mener une campagne démagogique tandis que des idéologues se battront contre l’arrivée éventuelle d’un partenaire étranger. Seule la pédagogie peut contrecarrer cet activisme. Avec un peu d’explication, il est possible de convaincre la population que l’enjeu, c’est la distribution d’eau 24/7.