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Un entrepreneur en colère
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Un entrepreneur en colère
C’est une nouvelle salve venue de l’industriel François Woo. Il a encore menacé hier de délocaliser les activités de son entreprise. Les coûts de production sont trop élevés et les blocages administratifs créent un environnement peu propice au business, se lamente-t-il.
Son message est troublant. Nous aurions tort de le prendre à la légère. En novembre dernier, Showkutally Soodhun avait bien mesuré les conséquences pour le pays des menaces faites alors par le patron de la CMT de fermer trois unités de production à Maurice. 12 000 emplois étaient en jeu, avait prévenu le vice-Premier ministre qui, à son tour, avait alerté le Premier ministre pour sortir de la crise.
Il est vrai que beaucoup se gaussent des formules à l’emporte-pièce du ministre Soodhun. Mais sur ce dossier, il a été perspicace même si on peut lui reprocher d’avoir été quelque peu malhabile. Le litige qui avait pour origine une mesure gouvernementale limitant le séjour des travailleurs étrangers à quatre ans a finalement été réglé à la satisfaction de l’homme d’affaires.
La CMT est une grosse pointure du textile. L’entreprise s’apprête à réaliser un chiffre d’affaires de Rs 8 milliards. Quand son patron se dit découragé par les blocages administratifs, personne ne peut minimiser son cri de désespoir. Déjà, en décembre dernier, dans l’interview qu’il avait accordée à l’express, François Woo avait laissé parler son amertume : «On n’a pas l’intention de partir mais, par la force des choses, ça peut arriver.»
Si les investisseurs jugent que les organismes publics ne favorisent pas le développement, c’est que l’appel du Premier ministre à la fonction publique n’a pas été entendu. En présentant sa Vision 2030, en août dernier, Anerood Jugnauth avait exprimé le souhait que les fonctionnaires soient davantage des facilitateurs du business que des freins. Le ministre des Finances a également lancé plusieurs appels pour que Maurice améliore son indice de facilité de faire des affaires (Ease of doing business). Vishnu Lutchmeenaraidoo veut porter le pays dans le peloton de tête du classement mondial établi par la Banque mondiale.
Pour l’heure, nous ne sommes qu’à la 32e place. Pour les procédures d’enregistrement des actes de vente au bureau du Registrar, Maurice occupe même la 99e place. Il y a lieu de s’inquiéter : trop de rigidités brident le développement économique et la création d’emplois.
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