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L'affaire se complexifie

9 mars 2016, 07:18

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Lorsque les grands de ce monde se battent entre eux, faut-il que ce soit toujours les petits qui paient ? C’est la question que peuvent se poser les victimes de l’affaire BAI. Jusqu’à vendredi dernier, les détenteurs des polices SCBG étaient certains de pouvoir récupérer l’intégralité de leur capital. Aujourd’hui, ils ont des doutes.

La grande majorité de ces victimes sont des petits épargnants ou des pensionnés qui ont investi leurs indemnités de retraite dans ce plan d’assurance. Ils ont compris, à la suite de l’ordre intérimaire émis par la Cour commerciale, vendredi, que le transfert des avoirs de la Bramer Bank au National Property Fund est gelé. Ce qui implique que le remboursement de leur capital est compromis. Pour eux, cela ne peut être qu’un exemple classique d’un combat d’éléphants au cours duquel l’herbe est écrasée.

Déjà, ce petit épargnant avait du mal à comprendre pourquoi on le traitait de «couillon». Il avait bien placé son argent dans une compagnie qui avait la bénédiction du régulateur de l’État et celle d’un grand Cabinet d’experts-comptables. Ensuite, il a essayé tant bien que mal à suivre la bataille sémantique autour des termes Ponzi et «Ponzi-like».

Mais au bout du compte, l’épargnant avait estimé qu’il n’avait pas trop à se soucier de ces querelles d’experts tant qu’il a la garantie de pouvoir recouvrer son capital. Or, depuis l’ordre intérimaire du juge Angoh, il a du souci à se faire. Si l’ordre est rendu interlocutoire demain, le National Property Fund n’aura pas les moyens d’effectuer le remboursement promis aux épargnants.

Il serait plutôt ardu d’aller expliquer à ce retraité de l’industrie sucrière, client de la BAI, qu’il ne touchera pas ses «debentures» parce que le processus de remboursement s’est enrayé. Comment lui expliquer qu’il y a eu un litige entre le Special Administrator de BAI Co (Mtius) et le Receiver Manager de Bramer autour de la préséance de la Banking Act sur l’Insurance Act. Et que c’est la fille de Dawood Rawat qui a pris le relais du Receiver Manager.

Comme toutes les grandes escroqueries financières, cette affaire donnera lieu à d’interminables enquêtes, procès et chamailleries politiques. Sera toutefois absent du décor un personnage clé, le petit épargnant