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La continuité

15 mars 2016, 07:30

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Le Premier ministre a assuré une sortie de crise en jouant la carte du mini-remaniement. Avec le dénouement survenu hier, ce n’est pas encore un retour à la normale mais c’est déjà un arrangement qui permettra au gouvernement d’opérer dans un climat apaisé.

Anerood Jugnauth a désamorcé une crise qui menaçait de prendre le pays en otage. Il a procédé rapidement à une nouvelle répartition des portefeuilles. L’exercice touche une poignée de ministres et ne bouleverse pas les grands équilibres au Cabinet. Tant mieux pour la continuité.

Nous étions parvenus à une impasse. Deux ministres, celui des Finances et celui des Services financiers, dont les compétences se chevauchent dans un certain nombre de domaines, s’entendaient difficilement. Ils ont des visions et des tempéraments incompatibles.

Parfois la rivalité entre leurs ministères respectifs dégénérait en conflit ouvert. Notamment dans le litige autour de la participation de la Poste à l’actionnariat de la MPCB lors de sa fusion avec la NCB. De même, ils avaient des positions divergentes dans l’affaire du transfert des avoirs de Bramer au NPF

Les choses devraient se calmer avec la présence d’Anerood Jugnauth à la tête des Finances. Celui-ci partage une grande complicité avec Roshi Bhadain. Cette entente est indispensable pour donner sa chance à la reprise économique.

De plus, Anerood Jugnauth dispose d’une autorité naturelle apte à énergiser les fonctionnaires responsables de la délivrance des permis. Du reste, il a sonné le réveil en août dernier quand il invita les fonctionnaires à devenir des facilitateurs du développement plutôt que des freins.

Le pays a pourtant frôlé la catastrophe. Si Vishnu Lutchmeenaraidoo avait choisi de quitter le gouvernement, cela aurait donné un très mauvais signal aux investisseurs. Un ministre des Finances qui abandonne son poste, une majorité qui se fissure après 15 mois seulement au pouvoir et une partielle à l’issue incertaine, c’est une recette pour le désastre économique. On sait que ce que les investisseurs craignent avant tout c’est l’instabilité politique.

C’est bien une image de continuité que les événements d’hier vont projeter. Surtout si le nouveau ministère des Affaires étrangères pratique une diplomatie orientée vers le redressement économique. Les méthodes et les procédés sont différents, mais l’activité diplomatique et l’activité économique peuvent avoir les mêmes objectifs de croissance.