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«Répugnant»

18 mars 2016, 07:35

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Puisant comme d’habitude dans un registre dénué de finesse et de subtilité, le Premier ministre a répliqué à une question de la presse mercredi par un cinglant «Répugnant». Le journaliste sollicitait un commentaire de lui à propos d’une récente déclaration du leader de l’opposition. Celui-ci avait affirmé que le gouvernement appréhende la tenue d’une élection partielle à Piton–Rivière-du-Rempart.

Le terme employé par Anerood Jugnauth est certes inapproprié mais il a réagi de manière spontanée pour exprimer le sentiment de révolte d’un Premier ministre qui refuse de se laisser entraîner, à ce stade, dans une logique électoraliste. Quinze mois seulement après les législatives, la tâche prioritaire du gouvernement n’est pas de croiser le fer avec l’opposition sur le terrain électoral. La priorité du chef du gouvernement est ailleurs.

Le pays n’a pas besoin d’une longue période d’agitation pendant laquelle la politicaille mobilisera toutes les ressources de ses dirigeants. Il y a des questions plus préoccupantes qui méritent d’être à l’agenda national en ce moment.

Une opposition qui est au service du pays doit faire preuve d’esprit de responsabilité. Elle ne peut souhaiter sans cesse que des élections aient lieu. Le pays a besoin de quiétude et de stabilité pour poser les fondements d’une nouvelle économie. Ce n’est pas dans l’intérêt de la population de pousser tel ministre en délicatesse ou tel député frondeur à démissionner, occasionnant ainsi une partielle.

Un pays ne vit pas de crises politiques permanentes. Il y a un temps pour chaque chose. C’est le projet économique du gouvernement qui doit être au centre du débat quand l’échéance électorale est aussi lointaine.

À chaque occasion solennelle où il adresse un message à la nation, Anerood Jugnauth ne manque pas de rappeler la primauté de l’économie sur la politique. Il a raison de tenir compte des intérêts économiques du pays avant tout. Ce qui ne signifie pas que l’opposition doit modérer ses critiques sur les mesures de relance de l’économie et de l’emploi. Au contraire. Elle doit, en outre, veiller à la justice sociale et l’assainissement du climat des affaires. C’est cela le sens des responsabilités.