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Auto-nettoyage

24 mars 2016, 07:56

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Nettoyer devant sa porte, c’est un impératif pour le gouvernement. S’il est réellement déterminé à briser la spirale de la corruption, il doit donner le bon exemple. Dès qu’il y a le moindre soupçon de corruption impliquant un élu de la majorité, le gouvernement doit appliquer sans hésiter une politique de tolérance zéro.

Les allégations mettant en cause Raj Dayal présentaient un gros risque pour l’alliance au pouvoir. C’est tout le crédit accumulé ces quinze derniers mois par les dirigeants du pays dans la lutte contre la corruption qui était en jeu. Tout refus de trancher dans le vif aurait été interprété comme la preuve d’une politique de nettoyage sélectif.

Or, le Premier ministre a sauvé la mise. Quelques heures après que l’affaire a éclaté, il a demandé au ministre concerné de démissionner. Certes, une démission volontaire aurait été plus honorable de la part de Raj Dayal mais il reste que la promptitude du chef du gouvernement est rassurante.

Les partisans de Dayal ont tenté de minimiser hier sur les réseaux sociaux la portée de l’acte qui est reproché à l’ex-ministre. Ils ont tort. Il n’y a pas de sous catégories en matière de corruption. C’est justement quand on commence à fermer les yeux sur ce qu’on perçoit comme une «petite corruption» que la spirale est enclenchée.

Il ne faudrait pas, non plus, hâtivement conclure à la culpabilité de Dayal. À ce stade, on peut seulement dire qu’il existe des allégations suffisamment sérieuses pour justifier l’ouverture d’une enquête. Rien de plus. Laissons aux tribunaux la responsabilité d’établir si l’acte de corruption est avéré ou non.

Même s’il n’est pas question d’enrichissement personnel dans cette affaire, les faits allégués laissent présumer un délit grave. Car, c’est une personnalité politique de haut niveau qui est incriminée. Un ministre qui transgresse le droit et la morale, ce n’est pas une affaire banale. Il donne le mauvais exemple au fonctionnaire qui est parfois tenté de monnayer son pouvoir de décision. Il envoie le mauvais signal au simple citoyen prêt à prendre des raccourcis pour obtenir un permis quelconque.

La génération «morale» qui, au gouvernement, a promis de faire respecter les principes de bonne gouvernance a désormais une grande responsabilité. Elle doit s’assurer que l’évincement de Dayal ne soit pas qu’un coup de balai symbolique.