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Bataille d’ego
La fête du Travail est une échéance majeure du calendrier politique national. Si la tradition est respectée, les états-majors de toutes les formations politiques se mobiliseront durant les cinq prochaines semaines pour battre le rappel de leurs partisans. Ce sera autant de temps et d’efforts de perdus.
Le MSM et le PTr ont déjà annoncé leur intention de tenir des meetings à l’occasion du 1er mai. D’ailleurs, ils ont commencé à se chamailler à ce sujet depuis longtemps. En fin de compte, les Travaillistes ont fini par demander à la Cour suprême de trancher le litige entre eux comme si l’enjeu était très grave. En fait, chacun voulait s’approprier, pour des raisons qui ne sont pas claires, la Place Bazar à Vacoas.
Quant au leader du MMM, il poursuit des consultations tous azimuts pour décider s’il peut organiser un meeting «national» ou s’il se contentera d’une simple Assemblée des délégués. Regroupement symbolique ou rassemblement tam-tam, les événements du 1er mai focaliseront l’attention de tous les dirigeants politiques.
Le gâchis est énorme parce que l’enjeu de tout ce tohu-bohu est tout simplement politicien. L’objectif à atteindre c’est de conditionner l’opinion pour créer une illusion de force électorale. À coups de bouteilles de rhum et de barquettes de briani. Des moyens considérables sont mis en oeuvre et des réunions nocturnes seront organisées quotidiennement à l’approche de l’échéance parce que c’est important pour l’establishment politique. À mesure que la «Place Bazar» se remplira le 1er mai, l’ego de quelques dirigeants se mettra à grossir. Inversement, celui qui hésite à tenir un meeting craint qu’une place clairsemée ne lui porte un coup dur.
Concrètement, le pays n’aura rien gagné de ce spectacle. C’est le contraire qui est vrai. Pendant que les projecteurs sont braqués sur la joute politicienne, les débats sur les thèmes économiques deviennent accessoires. Les projets annoncés par les dirigeants du pays sont mis en veilleuse.
Quinze mois après son arrivée aux affaires, l’alliance au pouvoir n’a toujours pas produit de résultats tangibles sur le plan économique. Aucun projet majeur n’a démarré et le décollage annoncé par le Premier ministre en début d’année semble compromis. Non seulement il y a des crises inévitables et des affaires politico-judiciaires qui vont bousculer l’agenda des dirigeants politiques mais il y a également la bataille d’ego qu’ils s’apprêtent à livrer.
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