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Représentation ethnique

28 mars 2016, 06:37

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Barlen Vyapoory devra être élu à la vice-présidence de la République de Maurice demain. Il n’y a aucun doute que l’Assemblée nationale validera à l’unanimité le choix du Premier ministre. Pédagogue expérimenté, travailleur social dévoué, l’ancien hautcommissaire en Afrique du Sud a fait le consensus autour de sa personnalité.

Samedi, à sa conférence de presse, le leader de l’opposition s’est même déclaré prêt à appuyer la motion du Premier ministre au Parlement. Le choix de la personne ne souffre absolument d’aucune contestation. Tous s’accordent à reconnaître les qualités propres du vice-président désigné. Cependant, il est possible d’avoir quelques réserves sur les critères de sélection retenus par l’alliance au pouvoir pour les deux postes les plus emblématiques de la République, la présidence et la vice-présidence.

Dans les deux cas, l’alliance Lepep a identifié d’abord l’appartenance ethnique de l’éventuel détenteur du poste. Ce qui signifie, en clair, que chacune de ces fonctions était réservée à une catégorie restreinte de Mauriciens. Ce n’est pas une façon digne de procéder de la part d’un gouvernement qui entend respecter les valeurs de la République. Chaque citoyen devrait avoir un droit égal de prétendre aux postes officiels les plus prestigieux du pays.

Dans le cas de la présidence, la situation est ironique parce que Ameenah Gurib-Fakim avait porté plainte, dans le passé, pour non-respect de l’égalité des chances. En décembre 2013, elle avait allégué qu’elle n’avait pas été nommée au poste de vice-chancelier de l’université de Maurice en raison d’une discrimination basée sur son appartenance ethnique. En 2015, cette appartenance joue en sa faveur.

La répartition des postes au sommet de l’État en fonction de considérations ethniques et religieuses ne procède pas forcément d’une mauvaise intention. L’objectif est honorable si le but visé est de s’assurer d’un partage de pouvoir si nécessaire dans une société pluriethnique. C’est d’ailleurs cet objectif qui incite les rédacteurs de la Constitution à concevoir le Best Loser System. Mais le jour où le partage de pouvoir se fait de manière naturelle, inspirée par le sens de l’équité, et non imposé par une loi, une convention ou un impératif clientéliste, on saura que la nation a fait un pas décisif en avant.